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INSTALLES A L’ECOLE Mamadou Kounta de Kalaban coro A de la crue du fleuve : Les bozos sommés de déguerpir sans aucune proposition de recasement
Publié le lundi 1 octobre 2018  |  Le Pays
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Riverains du fleuve Niger sinistrés suite à la crue du fleuve, plus de 738 bozos étaient obligés d’abandonner leurs habitations pour être installés depuis le début de ce mois à l’école Mamadou Kounta de Kalaban-Coro. Mais comme il fallait s’y attendre à l’occasion de la rentrée scolaire, les autorités locales de Kalaban-Coro les ont sommés de quitter de quitter l’établissement scolaire, sans leur proposer d’alternative en attendant la période décrue pour regagner leur village de pêcheurs. Nous les avons rencontrés, hier, 30 septembre 2018, dans la cour dudit établissement afin d’en savoir davantage sur leur situation.

Triste sort que celui des 738 bozos contraints de quitter leur village riverain du fleuve Niger à cause de la montée exceptionnelle des eaux cette année, suite à l’abondance des pluies. Abandonnant ainsi leurs habitations installées sur leur lieu professionnel en tant que pêcheurs, ils squattent depuis lors l’école Mamadou Kounta. Cela fait donc près d’un mois que ces citoyens vivent dans des conditions dégradantes, parmi les moustiques, manquant de tout ce qui est essentiel pour vivre : nourriture, soins médicaux…

Le pire est que, selon leur chef, les autorités de Kalaban-Coro, notamment le maire et le sous-préfet, les ont sommés, en fin de la semaine dernière, de libérer l’école Mamadou Kounta, sans prendre aucune autre mesure pour leur logement. « Nous ne savons plus que faire. Quand ils sont venus nous dire de libérer ici, nous leur avons demandé où nous devons aller. Mais ils ne nous ont pas répondu », regrette Souleymane Minta, avant d’ajouter : « Quand nous étions venus, et le maire et le sous-préfet nous ont bien accueillis, mais ce sont eux qui nous demandent encore aujourd’hui de libérer ce lieu sans pourtant chercher une solution à notre problème ». A ses dires, au début, ils ont eu l’appui du maire, du sous-préfet et même du CSREF de Kalaban-Coro, mais la situation n’a pas évolué car tous ont arrêté de s’intéresser à leur sort. « Même les appuis dont on parle partout, tout est arrêté ; rien ne continue de nous jours. Nous sommes dans l’amertume », a laissé entendre Mohamed Samaké, porte-parole de cette communauté Bozo.

A le croire, leur village est jusqu’à présent inhabitable et ils ne savent pas où se réfugier si les autorités les chassent de l’école. « Ils nous ont dit de quitter ici avant le lundi, 1er octobre. Nous avions été dans notre village hier, samedi, mais personne ne peut y vivre jusqu’à présent, à cause de l’eau qui a envahi les lieux et nous sommes revenus ici, hier dans la nuit », révèle-t-il avec regret.

A ses dires, après qu’on leur ait demandé de quitter l’école qu’ils squattent, les femmes se sont rendues à la mairie de Kalaban-Coro pour tenter d’échanger avec le maire sur leurs difficultés, mais en vain. Le roi d’ailleurs contesté par ses adjoints ne les a pas reçus. « Nos femmes ont voulu voir le maire et lui expliquer nos problèmes car nos enfants commencent à tomber malades. Elles ont passé la journée là-bas, mais elles n’ont pas pu le voir », déplore M. Samaké.

Ce que les riverains demandent aux autorités

Aux dires de M. Minta, ils ne refusent pas de quitter l’école, mais il faut que le gouvernement trouve un lieu d’hébergement pour eux. Sans détour, il déplore le manque de volonté du maire de Kalaban-Coro de chercher une issue favorable à leur problème. « Depuis qu’ils nous ont notifiés la décision, le maire ne nous reçoit pas. Il ne décroche pas nos appels », révèle-t-il. Et d’ajouter qu’eux, les riverains, ont demandé que si les autorités souhaitent qu’ils quittent le lieu, on a qu’à leur donner des bâches pour qu’ils s’installent, en attendant de trouver une solution définitive, mais peine perdue. « Il faut que le gouvernement nous entende et qu’il nous aide. Sinon, il est impossible pour nous de quitter cette cour sans savoir où aller », ont-ils lancé comme message à l’endroit du gouvernement.

Par ailleurs, ils ont tenu à préciser que le directeur de Campagne de Soumaila Cissé, Tiebilé Dramé, leur a rendu visite et leur a donné une enveloppe. Certains jeunes de Bamako ont aussi fait des gestes à leur égard.

Boureima Guindo

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