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Début du Second mandat : IBK souffre
Publié le lundi 1 octobre 2018  |  Le Combat
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Le début du second quinquennat d’Ibrahim Boubacar Keïta est un prolongement de sa réélection. Les difficultés ne s’estompent pas. Pas d’état de grâce pour celui qui espérait souffler un tout petit peu après une …victoire harassante.

IBK souffre. Le fait ne souffre d’aucune contestation. Les élections du 29 juillet et du 12 Août n’ont pas été de tout repos pour l’homme et son entourage. Ils ont été sur plusieurs fronts. Les certitudes d’une réélection dès le premier tour qui s’est avérée une chimère au lendemain de la proclamation des résultats a été vécu comme un choc physique et moral au sein d’ensemble Pour le Mali (le regroupement politique qui a soutenu la candidature d’IBK) et plus particulièrement, chez le concerné lui-même. Il venait d’échouer là où ces prédécesseurs, Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré avaient fait d’une bouchée leurs adversaires. Amère pilule pour celui qui, cinq ans auparavant avait battu tous les records pour régner, pardon, gouverner le Mali. Lui, le Mandé Massa, s’était laissé bercer par les laudateurs, lui faisant miroiter une « victoire éclatante » le « Takokelen ». Bon, on le sait depuis, tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. Ils en ont bien tiré profit. Le chef étant homme à distribuer des billets de banque surtout à ceux qui lui disent, être plus fort que Zeuss.

À cette désillusion, se sont ajoutées les nombreuses contestations des résultats des élections. Le collectif des candidats au lendemain du premier tour et ensuite le camp de Soumaïla Cissé après le second tour n’ont pas été tendres avec IBK. On le sait, l’homme à horreur de la critique et encore de la contestation. Poussé dans ces derniers retranchements par des manifestations de rues beaucoup estiment aujourd’hui que si IBK n’a pas répondu par la violence comme ce fut le cas le 02 juillet dans le QG de ADP Maliba, c’est parce qu’il avait à ses côtés un stratège politique en la personne de Soumeylou Boubèye Maïga. « Si Soumeylou n’avait pas été aux côtés du d’IBK en ces périodes de contestations, le Mali serait encore en train de se chercher une porte de sortie de la crise qui serait née de la répression des manifestions sous instruction d’IBK » dit catégorique ce baron du parti présidentiel et fin connaisseur du président IBK et de ses méthodes. Des méthodes qui ne sont d’ailleurs pas étrangères aux Maliens qui l’ont connu du temps de sa primature. Si les manifestations se sont estompées au fil du temps surtout après la prestation de serment le 04 Septembre, d’autres difficultés et non des moindres vont continuer à gâcher le début du second quinquennat.

Des tribunaux à Paris en passant par les USA

La grève illimitée des magistrats avait bien commencé avant la prestation de serment du président IBK. Mais, loin de trouver solution, la grève s’est mue en une guerre de tranchée entre l’exécutif et le judiciaire après le 04 Septembre. Les magistrats feront une sortie fracassante qui loin de les servir décrédibilise le régime à travers son ministre de l’économie et des finances. Les magistrats parlent de plus 3 milliards du contribuable malien dilapidés par le régime. Un désaveu pour le président, qui depuis des années a placé une confiance aveugle en son ministre Dr Boubou Cissé. Cette sortie fragilise davantage un régime qui avait été sanctionné par le FMI et la banque mondiale pour les mêmes faits de détournements et de surfacturation des armements militaires. À l’époque, c’est un certain Soumeylou Boubèye Maïga, actuel premier ministre qui était à la tête du ministère de la Défense. Il avait payé cash par une éviction du gouvernement.

Le sommet des difficultés que dire de l’humiliation a été vécu la semaine dernière aux États-Unis, puis hier à Paris. IBK a été hué et conspué par ses compatriotes vivants dans le pays de l’oncle Sam et de son guide Macron devant le regard médusé des Américains et les Français. Et pourtant, en ce qui concerne les États-Unis où le peuple dont le président Donald Trump fait l’objet de nombreuses railleries ne devrait pas s’en offusquer outre mesure. Mais, hélas, c’était le cas. Dimanche, Paris aussi a vibré de nom d’IBK traité une énième fois de voleur. C’est dire comment IBK qui aime se présenter à l’étranger comme descendant des fiers guerriers mandings en a pris un sérieux coup à son égo et devant ses pairs.

Alors, en un mot comme en mille, IBK souffre.

Mohamed Sangoulé DAGNOKO : LE COMBAT
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