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Financement de la force conjointe G5 Sahel : Le plaidoyer du Président IBK
Publié le lundi 1 octobre 2018  |  La Preuve
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En co-présidant la réunion de haut niveau sur le processus de paix au Mali et la mobilisation des fonds pour l’opérationnalisation de la force du G5-Sahel, le Président Ibrahim Boubacar Keïta a promis d’œuvrer pour la mise œuvre inclusive de l’accord pour la paix. Par ailleurs, il a invité les partenaires internationaux à la concrétisation des promesses de financement du G5 Sahel.

En marge de la 73ème session de l’assemblée générale de l’ONU à New York, le chef de l’Etat malien, Ibrahim Boubacar Kéita, a co-présidé une réunion de haut niveau.



Au cours de cette rencontre, le Président Keïta a promis de travailler sans relâche à la mise en œuvre inclusive de l’Accord de paix, avant d’appeler à la mobilisation des fonds pour l’opérationnalisation de la force du G5-Sahel.



Dans une entrevue accordée à l’ONU Info, IBK a laissé entendre : « il n’y a pas d’alternatives. L’accord pour la paix doit avoir tous ses effets ». A l’en croire, les conditions politiques vont être renouvelées avec les élections législatives à venir.



S’agissant de l’opérationnalisation de la force conjointe du G5 Sahel, l’ancien président en exercice du G5 dira que la volonté politique seule ne suffit pas.



« Il faut que ce qui a été décidé en mars 2018 devienne une réalité, sinon on est dans le leurre absolu. Il faut qu’on sorte de cela », a déclaré le président du Mali.

Puis, il a invité ses pairs et les partenaires du G5 Sahel à mettre en relief les engagements pris sur le plan financier.



« Il faut que chacun prenne conscience de l’urgence à faire en sorte que soient effectifs les engagements pris sur le plan financier », a-t-il interpellé au micro de l’ONU Info, juste avant l’ouverture de la réunion.





« La force conjointe du G5 Sahel était un bon exemple de responsabilité régionale. Mais il lui faut un mandat fort et un financement pérenne », a renchéri le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, invitant tous les partenaires internationaux à appuyer la force conjointe.



A. SISSOKO

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FRAGILITES DANS LE SAHEL

Le discours d’IBK

Monsieur le Président de Brookings Institute,

Distingués invités,

Mesdames, Messieurs,

Je voudrais, tout d’abord, remercier le directoire de Brookings Institute ainsi que la Communauté diplomatique africaine et les amis du Mali pour l’accueil chaleureux et fraternel.

Il me plaît, en cette occasion solennelle, de Vous remercier, du fond du cœur, pour la marque de délicatesse, qui a consisté à m’inviter et à me recevoir dans ce bel Institut du Temple du Savoir que j’ai nommé Brookings. J’ai aussitôt répondu favorablement à ladite invitation pour les raisons évidentes que sont :

L’opportunité de pouvoir m’entretenir avec un auditoire aussi important en vue de décliner ma vision du Sahel avec les heureuses initiatives en cours pour faire face aux défis sécuritaires, et de vous exposer les grandes orientations de ma politique de développement du Mali ;
• Cette rencontre est également fort opportune en ce sens qu’elle s’inscrit dans la dynamique du multi tracking diplomacy, nécessaire pour renforcer l’image du Mali en mettant en exergue les progrès et les opportunités d’investissements.
Comment être étonné de la disponibilité de Brookings Institute à coopérer avec le Gouvernement du Mali, si l’on connaît son apport inestimable dans la promotion du riche héritage culturel de notre pays à travers l’initiative « Timbuktu Renaissance ». A cet égard, je voudrais vous en remercier chaleureusement.

Monsieur le Président,

Distingués invités,

Mesdames, Messieurs,

Pour revenir au sujet du jour, je dois rappeler que le Sahel est cette vaste étendue qui s’étend de l’Atlantique à la mer Rouge et classé aujourd’hui parmi les régions les plus fragiles au monde.

En effet, cette zone fait aujourd’hui face à des crises aussi bien climatique, environnementale, économique que sécuritaire. Et pourtant, cette région n’a pas toujours été ainsi. L’histoire nous enseigne que dès les XIe et XIIe siècles, une intense vie fondée sur des échanges entre l’Afrique du Nord et le littoral ouest-africain, y était menée. Des empires et des royaumes puissants (Songhaï, Kanem-Bornou, Mossi, Bambara…) s’y sont développés.
Aujourd’hui, l’accroissement important de sa population pose de redoutables défis, notamment en matière d’autosuffisance alimentaire, la vie est fortement sous-tendue par l’évolution climatique. Vous devinerez donc que, dans un contexte global de changement climatique, cette zone déjà fragile, en pâtisse des conséquences négatives.



Cependant, la crise qui menace la survie dans cette zone reste, de mon point de vue, la crise sécuritaire. Comme vous savez, mon pays, à l’instar des autres pays de la région, fait face à une menace terroriste redoutable. Imaginez que des soi-disant musulmans venus d’ailleurs viennent prétendument pour nous enseigner l’islam à Tombouctou. Qui n’a pas connu le rôle combien important que cette ville prestigieuse a joué dans la promotion de la culture islamique ?

Mesdames, Messieurs,
Depuis 2012, disais-je, le Mali est confronté à cette crise sécuritaire. Dès l’entame de mon premier mandant comme Président de la République, mon Gouvernement a œuvré inlassablement pour lutter contre ce phénomène dangereux. Avec les autres Etats de la région, notamment le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et le Tchad nous avons créé le G5 Sahel afin de lutter contre les causes profondes de la crise au Sahel à savoir la pauvreté, le chômage, le mal développement et l’accès aux services sociaux de base entre autres et prendre en charge les aspirations communes de nos populations.

Ainsi, la force conjointe du G5 Sahel est l’illustration parfaite de notre engagement commun à faire face au défi sécuritaire et aux enjeux de développement du Sahel. C’est le lieu de saluer la communauté internationale pour son soutien, notamment les Etats-Unis pour son appui aux initiatives du G5 Sahel. Le Mali apprécie le choix américain de contribuer de manière bilatérale à la mise en place de la force du G5 Sahel.

Toutefois, ma conviction est que cette guerre contre le terrorisme est un fléau mondial qui menace l’humanité tout entière. Autant, il doit être combattu au Moyen orient ou en Europe, autant il doit l’être dans le Sahel. C’est pourquoi, j’estime que la solidarité internationale doit y être plus accentuée si l’on veut éradiquer le phénomène. Le renforcement des capacités opérationnelles, techniques et surtout financières des initiatives régionales, particulièrement le G5 Sahel et sa Force conjointe, doivent être davantage soutenu, par la communauté internationale. La disponibilité d’un financement pérenne et prévisible, y compris à travers les Nations Unies, reste la condition sine qua non pour assurer sa réussite.

Monsieur le Président, John ALLEN

Distingués invités,

Mesdames, Messieurs,

Nous sommes des peuples épris de paix et de justice et nous partageons avec le peuple américain les mêmes valeurs démocratiques et de respect de la dignité humaine.

C’est pourquoi le Mali reste profondément attaché aux questions relatives aux Droits humains et à la bonne gouvernance.



L’exercice démocratique est un exercice de longue haleine et souvent nos progrès ne sont pas suffisamment mis en exergue au regard des incertitudes et des enjeux du moment. La réussite de l’élection présidentielle, qui a permis au peuple malien de me renouveler sa confiance, est la preuve éloquente de l’encrage démocratique au Mali.

Aussi, voudrais-je saisir l’occasion de cette tribune, pour décliner ma haute priorité à faire accélérer le processus de mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger. Je sais que la communauté internationale et le Gouvernement américain attendent du Mali un signal fort pour faire avancer le processus de paix, tels sont ma conviction profonde et mon engagement en faveur d’un Mali de paix, de justice et de stabilité sociale.

C’est pourquoi, j’ai assigné au nouveau Gouvernement (composé de jeunes et de 34% de femmes) cinq (5) axes prioritaires pour prendre en charge les aspirations profondes du peuple malien, à savoir :

la gouvernance et les réformes politiques et institutionnelles ;
• la promotion d’une croissance inclusive ;
• le développement du capital humain et de l’inclusion sociale ;
• l’environnement, le changement climatique et le développement durable ; et
• la diplomatie, la coopération internationale et le partenariat.
Mesdames, messieurs,
En dépit des défis sus évoqués, la région du Sahel et particulièrement le Mali regorgent d’énormes potentialités. C’est une région majoritairement jeune, disposant de ressources minières et énergétiques non encore exploitées à souhait.

Malgré la situation sécuritaire complexe, le cadre macro -économique demeure solide et les performances économiques sont encourageantes. A ce titre, je voudrais rappeler que le Mali est :
• 1er producteur du coton en Afrique ;
• 1er cheptel de la zone UEMOA ;
• 3ème producteur d’or de l’Afrique ;
• Un taux de croissance annuelle de 5%



Fort de ce constat, nous avons bon espoir que le secteur privé américain portera plus d’attention aux opportunités d’affaires qu’offre le Mali. Mali is open for Business !

Je vous remercie !

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