Pour incompétence notoire dans notre système de gouvernance, nous laissons le champ libre aux dignitaires religieux et coutumiers pour « aider au dénouement de la crise ». Et lorsque ces « autorités » viennent nous dicter la conduite à tenir politiquement, nous voilà en train de pleurnicher dénonçant leur immixtion dans la sphère politique !
Comment comprendre que pour des revendications du monde du travail, les gouvernants brillent par leur incapacité au point que ce sont des dignitaires religieux qui s’invitent en sapeurs-pompiers ? Où est le ministre du Travail ? Où est le Premier ministre ? Où est le président de la République, président du Conseil supérieur de la magistrature pour que ce soient des prêcheurs, guides religieux ou des notabilités qui se lancent dans une tentative désespérée de règlement d’un conflit social comme la grève illimitée des magistrats ? Honte à nos gouvernants ! Sont-ils incapables de trouver une solution à cette crise sociale majeure ? Quelle incompétence ? Quelle incurie ?
Après l’échec dans les négociations entre le gouvernement et les syndicats des magistrats, le Groupement des leaders religieux du Mali (GLSMM) de Chérif Ousmane Madani Haïdara a engagé, sans succès pour le moment, le dialogue avec les deux parties pour trouver une solution à la situation devenue intenable.
Une délégation de ce groupement de religieux conduite par son président, Chérif Ousmane Madani Haïdara, a rencontré, le mercredi 26 septembre, les deux syndicats de la magistrature en grève illimitée depuis le 3 août. C’était en vue de prendre langue avec eux et tenter de trouver une issue à la grève illimitée déclenchée depuis plus d’un mois dans le pays. « Nous avons échangé avec les syndicats des magistrats. Nous allons écouter aussi la partie gouvernementale, afin de trouver une solution à cette situation », a indiqué Thierno Hady Cheick Oumar Thiam, vice-président du GLSMM.
Cette médiation de désespoir traduit un échec cuisant de ceux qui gouvernent et qui semblent indifférent à cette situation gravissime. Un Etat sans aucun fonctionnement de la justice est le summum de l’intolérable. Et les conséquences néfastes de cette grève ne se font pas attendre. « Les conséquences de la grève des magistrats frappent tout le monde. Elles affectent tout le système administratif. Sans oublier la violation de droits humains que cela engendre », a rappelé Mohamed Macky Bah, secrétaire général du GLSMM. « Pour le moment, il y a un blocage total, il y a un dialogue de sourd entre nous et le gouvernement depuis un certain temps. Au tant nous sommes décidés à aller aux négociations autant nous sommes décidés à faire aboutir nos revendications », a laissé entendre Aliou Badara Nanacassé, secrétaire général du SAM. Et les magistrats de se montrer fermes. « Ce ne sont pas de nouvelles revendications, elles datent de 2014. Nous avons été obligés d’aller en grève puisque le gouvernement ne veut pas reconnaitre ses engagements », a déploré le secrétaire général du Sylima, Hady Macky Sall. Comme quoi, c’est le pouvoir actuel, qui était en place, avait déjà essuyé une autre grève d’envergure similaire, couplée avec celle du secteur de la santé. Des arrêts de travail aux conséquences dramatiques… Si gouverner c’est prévoir, nos gouvernants n’ont aucune excuse pour nous faire vivre un nouveau calvaire de même ampleur. Pour nous laisser ensuite tirer du bout du né par des dignitaires religieux et coutumiers. Et pleurnicher demain pour dénoncer une trop forte présence de ces notabilités dans la sphère politique !