La transition à la tête de l’instance dirigeante du football malien, qui a tendance à s’éterniser devient de plus en plus insupportable pour les acteurs concernés qui ont dans leur ligne de mire le Comité de normalisation (CONOR) chargé d’organiser l’élection d’un nouveau bureau, à la fin de ce mois, lequel n’enverrait, à ce jour, aucun signal fort dans ce sens.
La procrastination de l’élection du Bureau de la Fédération malienne de football, alors que l’équipe du CONOR, dirigée par Mme DAOU Fatoumata GUINDO, est en plein atermoiement ou plutôt en pleine conjuration contre le football malien, risque de provoquer des étincelles, si ce n’est carrément mettre le feu aux poudres.
En effet, le mandat du Comité de normalisation du football prend fin ce 31 octobre. Avant cette échéance, le CONOR devrait convoquer l’Assemblée générale élective, afin de mettre en place un nouveau Comité exécutif de la Fédération malienne de football qui présidera aux destinées de notre sport roi, en tournant définitivement la page des crises endémiques.
Cogiteuse à temps plein, gambergeuse professionnelle, la présidente du CONOR est dans ses œuvres de dilatoire. Ainsi, à la connaissance des acteurs concernés, aucune disposition n’est prise à ce jour pour la convocation de cette incontournable Assemblée élective. Aucune date, aucun lieu n’a été annoncé.
Déduction logique, Fatoumata GUINDO et son équipe jouent ostensiblement la carte de l’ajournement.
Pour cela, cette dame aux compétences discutables, mise sur le soutien indéfectible du président de la Confédération africaine de football (CAF), le Malgache Ahmad Ahmad, élu lui-même à la tête de l’instance dirigeante du football africain, dans des circonstances rocambolesques.
La présidente du CONOR, en peu de temps, rapportent des sources bien informées, est devenue ‘’la protégée’’ du Président Ahmad, qui ne jurerait désormais que par elle et prêt à tout pour la faire garder aussi longtemps que possible les rênes de notre sport roi. Dès lors, un report de l’élection d’un nouveau Comité exécutif pourrait inéluctablement intervenir. Une éventualité que rejettent, par avance, de nombreux responsables sportifs qui n’entendent pas se laisser prendre en otage par ce qu’ils qualifient de ‘’nouvelle mafia’’ à la tête du football malien. Ce, d’autant plus, estiment-ils, que pour une mission de normalisation, le CONOR en a largement eu le temps.
Solidement adossée à la CAF, Fatoumata GUINDO ajoute une autre corde à son arc, en créant les conditions d’un blocage, à l’intérieur, du football. Décidément, elle a plus d’un tour dans son sac.
Un de ses tours de passe-passe est son projet de programmer le championnat national de Ligue 1, avec 20 clubs pour la nouvelle saison. Cela, sans l’avis préalable des Ligues et des Clubs, créant ainsi toutes les conditions d’un boycott par ces derniers.
Cette manœuvre dilatoire est d’autant plus périlleuse que le principal sponsor du Championnat national, à savoir Orange Mali, est formel dans sa mise en garde: pas un kopeck venant de lui, si le Championnat devait être organisé par le CONOR.
Il est dès lors aisé d’imaginer les conséquences désastreuses de cette manœuvre visant uniquement à se maintenir : le boycott des Ligues et des Clubs ; l’absence de financement extérieur du championnat (les revenus de la vente des billets sont notoirement dérisoires) ; la pénalisation des jeunes talents qui ne peuvent prétendre à aucun contrat professionnel à l’extérieur, faute de visa de la FEMAFOOT, parce qu’elle n’existe pas.
L’autre stratagème de Fatoumata GUINDO, c’est de réchauffer, avec la complicité, dit-on, des ‘’Frondeurs’’ d’un dossier jugé vide. Il s’agit du procès intenté contre la Fédération malienne de football devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS), le 27 septembre dernier, à la suite d’une ancienne plainte de Yély SISSOKO et comparses contre l’ancien Bureau fédéral sous Boubacar Baba DIARRA. La finalité étant, apprend-on, de prolonger le mandat du CONOR.
Il faut rappeler que le mandat initial du CONOR avait pris fin le 30 avril dernier. Sa présidente qui avait demandé à la FIFA une prorogation d’un an, n’aura finalement obtenu que 3 mois qu’elle semble vouloir extensible.
Pourquoi tant d’obstination à se maintenir, en faisant d’une situation transitoire une situation de fait ? Il s’agit indubitablement d’importants gains financiers à préserver à la tête de ce fameux Comité qui devient lui-même un casse-tête chinois.
Selon de sources généralement bien informées, la présidente du CONOR empocherait mensuellement entre 4,5 et 6 millions de francs FCFA. Un montant auquel s’ajoutent des avantages liés, notamment, aux voyages à l’extérieur dans le cadre des assemblées générales et autres missions, la présidente GUINDO étant membre de la Commission de football féminin au niveau de la Confédération Africaine de Football (CAF). Quelle ascension fulgurante.
En tout cas, le jeu en vaut la chandelle en cette période de vache maigre dans le bled.