La nouvelle d’un possible transfert du PC opérationnelle du G5 circule dans les salons feutrés de la capitale malienne depuis les récentes retrouvailles des décideurs de cette organisation sous-régionale au Mali, dans le cadre des festivités commémoratives de l’indépendance nationale. Selon nos sources, la proposition émane du président mauritanien Abdel Aziz Mohamed, dont un compatriote est aux commandes de l’entité militaire du G5, consécutivement aux lourdes pertes infligées par des assaillants au QG de Sevaré et qui ont eu raison du commandant malien Didier Dacko.
C’est donc probablement pour mettre le commandement à l’abri des assauts djihadistes du Centre que son transfert à Bamako est envisagé. Aux frais de qui, est-on tenté de s’interroger, quand on sait que le Mali a pris en charge son hébergement à coups de plusieurs dizaines de millions. Il y a lieu de s’interroger en outre sur l’efficacité d’un commandement distant des réalités qu’il a mission de gérer.
La Cour conditionnelle est-elle sous influence politique
Si «le juge malien est indépendant de tout sauf de l’argent sale», la Cour constitutionnelle se distingue par son extrême inféodation au politique. Elle n’en a jamais aussi traîné les suspicions qu’avec la présidentielle 2018 et son indélicatesse de donner un avis sur la régularité du vote par procuration en violation de ses règles de fonctionnement. En dépit de la puissante vagues de dénonciations à son encontre, les 9 Sages ont visiblement remis ça avec les législatives. Sollicitée par le Premier ministre pour donner un avis sur les tenants d’un prolongement de la législature, la Cour a émis un avis défavorable. Mais il semble, selon certaines confidences, qu’elle se soit prononcée à la tête du client. Son avis défavorable à la prolongation de mandat, explique-t-on, ne repose pas sur les seuls éléments de droit. Il dégage aussi les relents d’une influence extérieure de la part d’une tendance du parti majoritaire farouchement opposée à un report des élections parce que très pressée de réaliser ses ambitions de siéger à l’hémicycle.
Enfin, un répit sabbatique de l’opposition !
L’opposition est-elle assez fatiguée pour renoncer à son habitude de marcher chaque Samedi ? Du moins pour l’instant, est-on tenté de dire. Un ouf de soulagement aussi bien pour ses militants, les usagers de la route mai aussi pour les journalistes, fatigués d’entendre les mêmes mots, (fraudes électorale, bourrages d’urnes), les mêmes agressions verbales contre le président IBK, ses familles et ses proches collaborateurs. Par-delà le sursis apparent à ses marches, le camp de Soumaila Cissé n’a également pas tenu de conférence de presse encore moins de meeting cette semaine. Même le pupitre qui s’était éternisé sur l’esplanade de la Bourse du Travail s’est volatilisé. Peut-être que les doutes sur l’essoufflement financière du chef de file se confirment. On se rappelle, en effet, que la jeunesse de l’opposition avait demandé une cotisation citoyenne des Jeunes maliens via orange-money afin d’atténuer le poids financer des manifs. Trois semaines après, rien n’a filtré sur le contenu de la cagnotte ni la réaction des jeunes aux appels de fonds. Avec ce sursoit tacite, tout porte à croire que la moisson a été mauvaise.
Et c’est ce qui pourrait également expliquer la décision de l’opposition de transférer son combat à l’extérieur ainsi que le brusque retour de Ras Bath à la société civile.
L’affaire Sanogo sous le boisseau
Le brûlant dossier d’assassinat de Bérets-rouges impliquant le Général-Capitaine Amadou Aya Sanogo et consorts est en passe de mourir dans les tiroirs aux oubliettes, plus de deux années après la suspension du procès pour complément d’informations. Il était question, en effet, de lever les équivoques relevées par la défense sur l’autopsie des corps par des légistes étrangers. Depuis, l’affaire piétine en même temps que les chances de tirer au clair dans les circonstances dans lesquelles les commandos parachutistes ont trouvé la mort après à leurs arrestations pour tentative de coup d’Etat.
Et la grève illimitée des magistrats n’y est apparemment pour rien dans un retard artificiellement observé pour laisser le temps éteindre le feu des malaises. Au nombre desquels l’équation qui assaille les autorités de rendre justices aux nombreuses familles de Bérets-rouges victimes sans offusquer les nombreux partisans du principal détenu tapis dans le camp opposé. La quadrature du cercle devant laquelle l’autorité politique a choisi de se réfugier derrière l’inaction. Qui cherche à quoi la grève des magistrature aura été utile ?