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De fronde à terrorisme politique : Le Mali n’est-il pas un pays voyou ?
Publié le mardi 2 octobre 2018  |  Le Témoin
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En perte de vitesse à Bamako comme dans toutes les grandes villes du Mali, l’opposition incarnée par Soumaila Cissé, après avoir juré de faire partir IBK par tous les moyens, a apparemment décidé de transporter sa lutte à l’extérieur. L’objectif consiste, selon toute évidence, à discréditer le pouvoir aux yeux du monde. Une situation qui n’arrange point un pays comme le Mali.

En effet, de passage aux Etats Unis pour participer à la 78è Session Ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies, IBK a été pris en tenaille trois heures d’horloge par des manifestants qui se réclament de la communauté malienne. Ils se sont positionnés devant les deux sorties de son hôtel à New-York pour scander en anglais «IBK, voleur !, Karim assassin !, Soumeylou Boubèye Maïga voleur ! honte à IBK ». Avec à la clé une seule requête : «la démission du président IBK au profit de leur candidat Soumaïla Cissé ». Un président hué à l’extérieur, rarement vu dans l’histoire du monde contemporain. Et comme lui, son employé et ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, Yaya Sangaré, a assisté impuissant, le 26 septembre 2018, le CDR de Ras Bath saboter sa cérémonie de prise de contact en France.



Pour n’être ainsi performant que dans ce qui est désagréable, le Mali est sur le point de paraitre pour une nation peu policée où les combats sont personnels, claniques, familiaux et souvent tribaux. La phrase est vexant, mais disons le tout ce suite : le Mali tend est devenu une «Nation Voyou». Depuis l’accomplissement du putsch le plus inopportun de l’histoire. En mars 2012, à quelques jours de la fin du mandat du président Amadou Toumani Touré, des éléments du camp militaire de Kati attaquent en effet le palais présidentiel de Koulouba. Le monde entier découvre alors les visages des putschistes et celui de leur chef, l’ubuesque capitaine Amadou Sanogo. Des putschistes qui ont mis du temps à se présenter après le coup d’Etat et qui peinaient à lire à la télévision nationale leurs motivations. Arrive ensuite le honteux épisode de la mise à tabac du président de la Transition à ses bureaux par des manifestants se réclamant de plusieurs organisations et associations favorables au putsch ayant renversé le président Amadou Toumani Touré.



Oui, le Mali est un pays voyou parce qu’orphelin de patriotes prêts à tout sacrifier pour le pays. Nous avons assisté les mains croisées, les 2/3 de notre territoire tombés entre les mains d’islamistes. Il a fallu l’intervention in-extremis de la France pour que tout le reste du territoire échappe à la charia.

Pour rappel, quelques jours avant la tenue de la 23e session du Comité de suivi de l’accord de paix, une délégation de la CMA s’était rendue aux Etats- Unies d’Amérique, sur invitation du Conseil de Sécurité de l’ONU. Ou était d’alors ces manifestants qui ont osé braver la plus haute autorité de la République. En tout état de cause, de l’intérieur comme de l’extérieur les Maliens sont restés silencieux face à cette visite que le président IBK avait qualifiée d’inopportune dans le contexte actuel qui est celui du Mali. Nous n’avons vu aucune déclaration de l’opposition. La société civile avec ses milliers d’associations était également comme entêtée. Même le célèbre chroniqueur n’a pas eu vent de cette visite.

Avec sa nouvelle forme de lutte, l’opposition malienne sort du cadre politique. Son mode opératoire qui consiste à «saboter les actions du gouvernement» est même assimilable à du terrorisme politique.

Amidou Keita

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