Sidéré par la grève des deux principaux syndicats de la justice, le Sam et le Sylima, Mohamed N. Fofana a fait une marche solitaire pour solliciter l’implication personnelle du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga pour la suspension du mot d’ordre de grève.
Les initiatives citoyennes continuent pour la reprise des activités dans les cours et tribunaux du Mali. Après la rencontre des responsables du Groupement spirituel des leaders religieux la semaine dernière, un citoyen du nom de Mohamed N. Fofana a fait une marche solitaire sur la Primature hier lundi 1er octobre pour solliciter l’implication personnelle de Soumeylou Boubèye Maïga.
Pour M. Fofana, le Premier ministre dispose aujourd’hui des moyens pour l’arrêt immédiat de la grève des magistrats. “Ma marche est volontaire et elle est soutenue par ma morale. Je voudrais juste me rendre à la Primature pour demander au Premier ministre de tout mettre en œuvre pour avoir une solution immédiate à la grève illimitée des magistrats”, argumente M. Fofana.
Le choix de la Primature n’est pas fortuit, ajoute-t-il. “J’ai décidé de me rendre à la Primature parce que je sais qu’il a la solution. Je me dis en tant que chef du gouvernement, il peut avoir une solution invitant les deux parties sur la table du dialogue, notamment le Syndicat autonome de la magistrature et le Syndicat libre de la magistrature…”
“Au cas où, il n’aura pas de solution après cette marche solitaire, je compte organiser d’autres marches avec mon association mais toujours pacifiques. Parce que rien ne va au pays. Je suis un acteur qui a la possibilité de donner plus d’informations sur l’état des violons et prisons”, rappelle-t-il.
Portes closes à la Cité administrative
“Dans le district de Bamako, plus de 400 personnes sont injustement enfermées dans les prisons et violons des gendarmeries et commissariats de police. La situation est encore revue en hausse dans le cercle de Kati. Beaucoup auraient recouvré la liberté si les institutions judicaires fonctionnaient normalement. C’est pourquoi j’en appelle l’indulgence du chef de gouvernement à en faire une priorité cette grève des magistrats”, explique-t-il.
De la Bourse du travail à la Primature en passant par le monument de l’Indépendance, Mohamed N. Fofana a passé tout le long du trajet à attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur son initiative. Au portillon de la Cité administrative, les agents en charge de la sécurité lui ont fait savoir l’indisponibilité du Premier ministre. Sans donner plus de précisions, les services de sécurité ont juste indiqué qu’ils n’ont pas reçu de consignes.
” Je retourne confiant, car je sais que les messages vont passer, il y aura une solution sur cette crise…”, a dit compter M. Fofana.