L’information n’est pas venue de la Force conjointe du G5 Sahel, mais de l’état-major français, le vendredi 28 septembre dernier. Le QG du G5 Sahel quitte la zone à très haut risque de Sévaré, pour prendre ses quartiers dans la capitale Bamako. Un responsable militaire justifie cette décision logiquement qualifiée de reculade : « pas du tout », répond un responsable militaire. « Le poste de commandement de Sévaré a été en partie détruit, il faut le reconstruire. En attendant, c’est plus pratique de s’installer ici ».
C’est connu, le poste de commandement a été détruit. Mais, c’était en juin dernier, il y a de cela pratiquement 3 mois au cours desquels le G5 a dû fonctionner, tenant compte des contingences. Démanger uniquement parce que les bâtiments ont été détruits, il y a de sérieuses réserves à émettre. Des généraux ont fait leurs preuves dans l’histoire des conflits, en ayant pour QG des toiles de tente. Si un bâtiment soufflé nécessite de déménager à Bamako, c’est que c’est vraiment plus pratique de s’installer ici. C’est plus pratique d’être à 600 km du péril d’attentats terroristes, dans des bureaux climatisés.
Pour les populations, ce déplacement n’est pas nécessairement un bon signal.
Sur la forme, il y a un abandon de la population, en s’éloignant de l’épicentre du danger. Il y a un lâchage de la population par ce symbole de sa sécurité.
Sur le fond, la volonté d’accomplir cette mission antiterroriste est sérieusement entamée. Au-delà du déficit de financement, brandie urbi et orbi, cette reculade de l’état-major du FC-G5, pose la question de la détermination de ce staff militaire à prendre à bras le corps la question de la lutte antiterroriste qui est son unique raison d’être.
Par rapport aux extrémistes violents et les Mouvements terroristes, il y a un aveu de l’état-major de la Force conjointe de l’incapacité à assurer sa propre sécurité, l’attentat du vendredi 29 juin dernier, ayant été perçu comme une promenade de santé par les auteurs, tant il n’y pas eu de résistance. À tel point qu’à Sévaré, très peu d’habitants accréditent la thèse d’un attentat terroriste. Pour ces habitants, l’attentant du vendredi 29 juin dernier n’était qu’une mise en scène macabre visant à échauder l’état-major du G5 Sahel qui a fini par emprunter la voie tracée pour lui, en se transportant à ces centaines de kilomètres des localités où les troupes sont censées opérer.
Toute la question est de savoir quand est-ce qu’elle finira de protéger son matériel dit-on très sophistiqués qui est mis à l’abri à Bamako (c’est plus pratique), pour s’occuper de la sécurité des populations sa raison d’être ? Le matériel, dit-on très sophistiqué, n’est qu’un moyen pour atteindre l’objectif de sécurisation des populations et non une fin en soi.
Le monde nous regarde. Nous devons prouver que les Africains sont capables de relever des challenges. Ce ne sont certainement pas des décisions aussi contestables qui convaincront la Trumperie et d’autres leaders à injecter leurs sous dans nos opérations militaires.