Après avoir activement participé à la mise en place du système informatique de la gendarmerie nationale, le lieutenant Fatoumata Mariko, première femme commandant de brigade territoriale, entend davantage ouvrir les portes du corps d’élite aux Maliennes, en mettant ses compétences au service de la défense nationale et de la protection civile. Portait.
Le lieutenant Fatoumata Mariko a intégré l’armée malienne dès le bas âge pour avoir fréquenté le Prytanée militaire de Kati (PMK) dès la septième année. Elle obtient son baccalauréat en sciences exactes à 17 ans en 2007. Au Prytanée, elle remarque que la gendarmerie n’est pas féminisée, d’où son rêve de faire partie de la première promotion du personnel féminin de ce corps d’élite. En 2006, la gendarmerie recrute ses premières dames. Selon le lieutenant Fatoumata Mariko, “je me suis donnée à fond pour être de cette promotion”.
En 2010, elle est admise à l’Ecole militaire inter armes (Emia) et en ressort avec un bac+2 en informatique. “C’était un challenge en tant que femme. Il fallait tout donner pour figurer parmi les meilleures et avoir accès à la gendarmerie”, explique le lieutenant Mariko. A sa sortie, elle intègre la gendarmerie en 2013.
Déjà diplômée universitaire en informatique, elle est affectée à la cellule informatique de la direction générale. Elle se passionne pour la cybercriminalité, une occasion, pour elle, de combiner enquête, investigation criminelle et notions d’informatique. Dans cette unité, elle monte beaucoup de projets avec le colonel-major Mody Bérété, à l’époque directeur général de la gendarmerie nationale.
Parmi les projets, le site web de la gendarmerie nationale, le système de messagerie électronique, la connexion de toutes les unités d’enquête à la cellule informatique pour permettre au DG d’obtenir les informations sur toutes les unités en contact avec la population. Cela permet à la gendarmerie de se débarrasser de ses anciennes méthodes et d’évoluer avec le temps.
C’est de cette cellule qu’elle est nommée le 31 décembre 2015 commandant de brigade territoriale de Bamako-coura avant d’atterrir le 2 février 2018 à la brigade territoriale de Ouezzindougou. A Bamako-coura, le challenge était énorme, dit-elle parce qu’elle n’était plus derrière ses ordinateurs mais en contact directe avec la population, malgré sa jeunesse pour un poste traditionnellement occupé par des gendarmes chevronnés en procédure d’enquête.
Mais aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années parce que l’intéressée promet d’étudier encore, améliorer ses compétences pour mieux servir la défense nationale et les intérêts matériels et moraux de ses concitoyens, un engagement qui mérite d’être soutenu tous les niveaux.