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Sale temps pour le régime IBK
Publié le mercredi 3 octobre 2018  |  Le Canard Déchaîné
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Contesté, à l’intérieur par l’opposition, et, à l’extérieur par nos compatriotes dénonçant la « fraude » qui, selon eux, a émaillé l’élection présidentielle, IBK entame son second et dernier mandat dans un climat, pour le moins, délétère.

Un mois après avoir été proclamé vainqueur de l’élection présidentielle de juillet dernier, par la Cour constitutionnelle, et installé dans ses fonctions par la Cour suprême, IBK voit, chaque jour que Dieu fait, sa réélection contestée par ses compatriotes, de plus en plus, nombreux. A l’intérieur, comme à l’extérieur du pays.

Un coup dur pour le pouvoir

A New-York où, il prenait part – à la tête d’une forte délégation – aux travaux de l’assemblée générale des Nations-Unies, le Chef de l’Etat a été hué par nos compatriotes, résidant dans cette ville. Contestant sa réélection, à la présidentielle de juillet dernier, ils se sont donné rendez-vous, le 26 septembre dernier, devant les deux entrées de l’Hôtel Marriott Essex House, en scandant des slogans hostiles à son régime.
Selon nos informations, l’intervention de son Garde du corps qui tentait de calmer les manifestants, n’y a servi à rien.
Très remontés, ils ont proféré des insanités contre le Chef de l’Etat malien, sous le regard amusé des passants.
Sollicités pour éloigner les manifestants, les agents du FBI ne sont pas intervenus. Pour eux, ils ont le droit de manifester.
L’entrée principale de l’Hôtel Marriott était bloqué par les manifestants. C’est ainsi qu’IBK et sa délégation tentent de s’exfiltrer par l’entrée secondaire. Erreur. L’autre groupe de manifestants, qui l’attendaient, de pied ferme, se rue sur lui.
« He did not win the election ! », scandaient-ils en anglais et en français (il n’a pas gagné l’élection présidentielle).
D’autres manifestants s’en prennent, ouvertement, au Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga, considéré comme le chef d’orchestre de ce qu’ils appellent une « mascarade électorale ».
Les images d’IBK, tentant d’échapper aux manifestants, ont été diffusées en boucle par des chaînes de télévision américaines. Avant d’être relayées par les réseaux sociaux.

Le ministre exfiltré par la police française

Cinq jours auparavant, cette fois-ci, à Paris, c’est le tout-nouveau ministre des Maliens de l’extérieur, Mr Yaya Sangaré, qui essuie les foudres de nos compatriotes, installés sur les bords de la Seine.
De sources concordantes, il aurait échappé de peu au lynchage par le Groupe « Choc des Maliens de France ».
Invité par l’Ambassadeur du Mali à Paris pour célébrer les festivités du 58e anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale, le ministre des Maliens de l’Extérieur devrait, selon une tradition établie, recevoir certaines personnalités de la diaspora en fonction de leurs affinités politiques.
Une pratique qui doit être bannie, selon le Groupe « Choc des Maliens de France ».
« Il est temps de mettre fin à cette pratique mafieuse, qui consiste à faire croire qu’à chaque visite d’un ministre malien en France, il rencontre la diaspora pour s’enquérir de ses préoccupations ».
La suite, on la connaît. Pour échapper au lynchage des sympathisants du CDR (Collectif pour la Défense de la République) du sulfureux Ras Bath, Mr Yaya Sangaré aurait été exfiltré, par des policiers français, en faction devant le Consulat malien.
Autre exemple, et non des moindres, des difficultés rencontrées par IBK, à l’entame de son second mandat : la grève illimitée des magistrats qui se poursuit ; mais surtout, la menace brandie, par les magistrats, de révéler les « magouilles » du régime.
Pour faire plier les syndicats des magistrats, en grève illimitée depuis le 03 août dernier, le gouvernement menace de faire des retenues sur leurs salaires.
En réponse à cette décision, le Syndicat autonome de la magistrature et le Syndicat libre de la magistrature envoient un message d’avertissement au gouvernement.
« Ceux qui prônent l’exemplarité doivent être les premiers à l’abri de tout reproche », avertissent-ils. Bien plus, ces deux organisations syndicales « exigent que toute la lumière soit faite autour de 3 milliards et demi de CFA, qui se sont évaporés, curieusement, de l’Hôtel des finances, à l’occasion d’un soi-disant dédommagement d’un opérateur économique, suite à la crise du nord ».
Et comme si tout cela ne suffisait, la coordination des comités syndicaux des directeurs administratifs et financiers (DAF), des directeurs des ressources humaines (DRH) et des directeurs des finances et du matériel (DFM), qui décident d’observer, du lundi 05 octobre au mardi 06 octobre prochains, une grève de 48 heures.
Le préavis de grève serait, déjà, sur le bureau du ministre du Travail et de la Fonction Publique.
Mauvais présage.


Oumar Babi /Canarddechaine.com
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