Le mercredi 3 octobre 2018, sur les ondes de la radio France Internationale (RFI), le nouvel homme fort du G5 Sahel, le Mauritanien Hanane Ould Sidi, pour expliquer les raisons du déménagement de la force du G5 à Bamako, a laissé entendre qu’il s’agit d’un dispositif leur permettant de mieux réfléchir et coordonner leurs actions. Cette affirmation ne peut être que provocatrice, car ne voulant dire autre chose que dans ces zones rouges du Mali, une impossibilité patente existe en termes de travail réflexif. De qui se moque le Général ?
Interrogé hier matin sur les ondes de la RFI sur les raisons du déménagement de la force du G5 à Bamako, le nouveau chef mauritanien à la tête du G5 Sahel n’a pas hésité à glisser entre ses dents que ce changement n’a d’autre objectif que de leur permettre de mieux réfléchir sur les stratégies à adopter pour mieux sécuriser le Mali, voire le Sahel. Il jette ainsi du discrédit sur toutes les présuppositions qui faisaient comprendre que le nouveau chef a fui l’insécurité de Mopti, pour la résolution de laquelle il se trouve ici au Mali, pour se réfugier à Bamako.
Aux dires du général Ould Sidi, il n’y a pas de raison qu’il fuit les terroristes. Voilà ce que dit le général Hanane Ould Sidi sur les Ondes de la radio RFI : « Les terroristes ne peuvent nous renvoyer de Sévaré ni d’aucun autre point parce que, au niveau de Sévaré, il n’y avait que des techniciens qui étaient là-bas, techniciens d’état-major. Et ces techniciens doivent être dans l’endroit le plus approprié et le mieux indiqué pour qu’ils puissent réfléchir, pour qu’ils puissent planifier, pour qu’ils puissent coordonner et conduire les opérations. Et Bamako est l’endroit le plus approprié pour cela.»
En voulant se justifier de la sorte, le Général s’est laissé prendre au « piège de la parole ». Ses justifications donnent une tout autre connotation allant dans le sens d’une agression à l’adresse des populations de ces zones sous menace terroriste, mais aussi de toutes les autorités administratives se trouvant encore dans ces localités, voire des élèves et étudiants et pourquoi pas des ONGs y travaillant ou encore au Général Didier Dacko qui coordonnait ses actions dans cette zone de Mopti. Si l’objectif du transfert du G5 Sahel de Sévaré à Bamako est pour mieux réfléchir, alors cela voudrait dire que plus besoin d’ouvrir les salles de classe dans la région de Mopti ou au Nord du Mali puisque la réflexion n’est plus possible dans ces localités tant la menace sécuritaire est grande.
Un général qui n’est pas apte à mieux coordonner ses troupes dans des zones rouges, est-il besoin d’espérer sur celui-là pour asseoir plus de paix ? « Nous pensons différemment dans une chaumière que dans un palais », dit-on. Convaincus de la véracité de cette assertion, nous disons que dans le confort de Bamako, puisque c’est tout le sens du propos du Général, le G5 ne pourra plus œuvrer pour la cause du Mali et par ricochet du Sahel et du monde.
À ce titre, il nous revient de tirer le chapeau au Général malien Didier Dacko qui a su gérer la situation, malgré toutes les difficultés même si dans l’allocution du Général mauritanien, on jette du discrédit sur ce dernier par le fait qu’il ait choisi Sévaré comme lieu d’implantation du QG G5 Sahel. Il serait impossible en dehors de la réalité de ces zones rouges de savoir comment œuvrent les ennemis pour les combattre. Que le Général Ould Sidi arrête de se moquer des Maliens, voire du monde !