C’est le lundi 1er octobre 2018 que les élèves du cycle fondamental et une partie du secondaire ont repris le chemin de l’école. La rentrée scolaire de cette année, qui est celle du début du deuxième quinquennat d’IBK, aurait dû être placée sous le signe du renouveau et de l’espoir. Mais malheureusement, elle ressemble à toutes les précédentes, car caractérisée par la grève de certains acteurs et la non-ouverture des centaines d’écoles au centre et au nord du pays à cause de l’insécurité. En effet, la rentrée 2018 a été perturbée par deux grands mouvements à savoir la grève des promoteurs d’école privées, auxquels l’Etat doit de l’argent dans le cadre de la subvention, et celle des enseignants de Kayes, de Bla, de Tenenkou qui, non seulement, réclament leurs salaires, mais aussi et surtout la mise en application des textes relatifs à leurs droits. Ils disent être déterminés à poursuivre leurs mouvements jusqu’à la satisfaction totale de leurs légitimes revendications. A ces deux mouvements, il faudrait ajouter la non-tenue de la promesse de réouverture d’une centaine d’écoles au centre et au nord pour permettre à des enfants qui ont été longtemps sevrés de leur droit le plus fondamental, de voir enfin le bout du tunnel. Malgré la visite du ministre de l’Education et celle du Premier ministre à grand renfort médiatique, la situation n’a guère positivement évolué. Selon nos informations, les quelques écoles qui ont été ouvertes pour permettre aux hautes autorités d’avoir des belles images de la rentrée dans les zones de turbulence, ont été aussitôt fermées après leur départ, sous la menace des terroristes. La question que bon nombre d’observateurs se posent est celle de savoir si les élèves des zones d’insécurité vont connaitre pour la énième fois une année blanche. Ils ne sont pas d’ailleurs les seuls, car un rapport alarmant de l’Unicef fait état de 2 millions d’enfants qui ont l’âge d’aller à l’école, mais qui en ont été empêchés soit à cause de l’insécurité ou par manque d’infrastructures ou de moyens. Ce qui constitue une forte interpellation à l’endroit des autorités.
Que devient ainsi donc la promesse d’un Mali en progrès du candidat IBK lors de la campagne pour la présidentielle ? En somme, IBK ne connaitra pas d’état de grâce lors de ce mandat. Et s’il veut mener un mandat moins chaotique que le précédent, il ne peut pas se permettre de se réveiller au 4/5 du temps qui lui est imparti, comme il en a fait l’aveu en 2017.