Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

La justice abandonne les poursuites pour corruption contre l’homme d’affaires corse Michel Tomi
Publié le vendredi 5 octobre 2018  |  AFP
L`homme
© Autre presse par DR
L`homme d`affaire Michel Tomi, dans son bureau gabonais d`une société de course hippiques en 2002.
Comment


Paris, - Après cinq ans d'investigations, l'homme d'affaires corse Michel Tomi, dans le viseur de la justice pour ses activités suspectes en Afrique, a accepté une procédure de plaider-coupable au terme d'une enquête où le juge a abandonné les poursuites les plus graves pour
corruption.

"La montagne de l'instruction a accouché in fine d'une toute petite souris juridictionnelle", a réagi auprès de l'AFP l'un de ses avocats, Me Jean-Dominique Lovichi.

Comme l'a révélé L'OBS, le juge d'instruction Serge Tournaire a ordonné le 28 septembre le renvoi de Michel Tomi devant le procureur de la République en vue de la mise en oeuvre d'une "comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité" (CRPC), le plaider-coupable à la Française, notamment pour complicité et recel d'abus de biens sociaux, selon une source proche du dossier.

Dans cette procédure, le magistrat du parquet proposera une peine, qui si
elle est acceptée par Michel Tomi, devra ensuite être homologuée par un juge
lors d'une audience publique.
Figure de l'industrie du jeu sur le continent africain où il est installé
de longue date, Michel Tomi avait été mis en examen en juin 2014 pour une
longue liste d'infractions: corruption d'agent public étranger, blanchiment de
trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de confiance, recel d'abus de
bien social, complicité d'obtention indue d'un document administratif et
travail dissimulé. Il s'était vu imposer une caution de deux millions d'euros.
Après cinq ans d'une vaste enquête sur "l'empire" Tomi, le juge a
finalement abandonné les poursuites pour corruption et blanchiment de trafic
d'influence, synonymes de lourdes peines encourues, "en considérant que ces
infractions n'étaient pas constituées", selon l'avocat de Michel Tomi, qui a
toujours contesté les faits.
Au final, le magistrat anticorruption n'a retenu que les délits de moindre
gravité, notamment ceux de complicité et recel d'abus de biens sociaux,
travail dissimulé, complicité de faux et d'usage de faux et complicité d'abus
de confiance, qui feront donc l'objet d'un "plaider-coupable". "Une très bonne
issue en opportunité", a commenté l'avocat.
"Au vu des moyens mis en oeuvre dans ce dossier parti sur les chapeaux de
roue, aller espérer une relaxe devant le tribunal pour ces infractions est une
mission quasi-impossible", estime Me Lovichi.

- Condamné avec Pasqua -

Ouverte en juillet 2013 après un signalement de la cellule française de
renseignement financier Tracfin, l'information judiciaire s'est penchée sur
les puissants relais de Michel Tomi en Afrique et à ses liens avec des hommes
au pouvoir dans plusieurs pays du continent. Parmi eux, le président malien
Ibrahim Boubacar Keïta, dont les enquêteurs suspectaient qu'il ait reçu des
cadeaux de l'homme d'affaires corse.
L'enquête s'était notamment appuyée sur des écoutes téléphoniques où
apparaissaient des conversations des présidents malien et gabonais, Ibrahim
Boubacar Keïta et Ali Bongo, avec Michel Tomi.
Le riche entrepreneur était soupçonné d'avoir joué un rôle de facilitateur
pour que des sociétés de proches obtiennent des marchés, notamment
l'entreprise française Marck (uniformes militaires) avec le Mali et le
Cameroun, la société de sécurité Gallice au Mali, et des entreprises chinoises
au Mali, Tchad, Sénégal, Gabon et en République démocratique du Congo, selon
une source proche de l'enquête.
Parmi les six autres protagonistes qui étaient mis en examen, le dirigeant
de la société Gallice Security, Frédéric Gallois, ancien commandant du GIGN,
est le seul à avoir bénéficié d'un non-lieu total. Le patron de Marck Philippe
Belin, qui a refusé la CRPC, a été renvoyé devant le tribunal correctionnel.
Quatre autres ont accepté un plaider-coupable, dont deux femmes, proches de
Michel Tomi, soupçonnées d'avoir obtenu la nationalité française de manière
irrégulière.
Ancien proche du baron de la droite Charles Pasqua, Michel Tomi, né à Alger
en 1947, a été condamné en 2008 pour corruption active. Les juges l'avaient
reconnu coupable dans l'affaire du casino d'Annemasse (Haute-Savoie) pour son
rôle dans le financement de la campagne électorale des européennes en 1999 au
profit du Rassemblement du peuple français (RPF), cinq ans après avoir obtenu
l'autorisation d'exploitation de la salle de jeux de la part du ministre de
l'Intérieur de l'époque, Charles Pasqua.
nal/spe/jlp
Commentaires