Le week-end dernier, une trentaine de partis politiques, des associations de la société civile et des organisations religieuses se sont donné la main pour créer le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD). C’était au QG de campagnes de Soumaïla Cissé. Selon les organisateurs, ce front entend pousser le Président de la République à remettre au Peuple malien la victoire qu’il a «volée», au plus tard dans six mois
Samedi dernier, les slogans hostiles à IBK et son régime, entonnés depuis le lendemain de la proclamation des résultats provisoires du premier tour de la présidentielle dernière ont repris de plus belle. C’était à l’occasion du lancement du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FDS). Ce front, selon ses initiateurs, est composé d’une trentaine de partis politiques, des associations de la société civile, de la diaspora et des associations religieuses. La déclaration constitutive de ce front a été lue par Paul Ismaël Borro, celui là même, qui avait fait l’objet d’enlèvement à son domicile, juste après avoir déclaré son soutien à Soumaïla Cissé, dans l’entre-deux tours de la dernière élection présidentielle. « Que Paul Borro, celui-là même qui a souffert dans sa peau les brimades de ce Régime pour avoir choisi le camp de la vérité lise cette déclaration est un symbole fort que nous lançons au Peuple malien et au monde entier», a dit Tiébilé Dramé avant de l’inviter au pupitre. Sans langue de bois, Paul Borro dira que ce front est créé pour arrêter l’hémorragie que connaît le Mali avec la gouvernance IBK. Ce rassemblement, selon lui, regroupe toutes les sensibilités et reste ouvert pour dire non à la gestion clanique et patrimoniale du pouvoir. «Ce front est une véritable alternative à la mauvaise gouvernance proposée par IBK » asséna-t-il devant un Public acquis et qui, après chaque phrase du tribun, voue aux gémonies IBK et son régime par son slogan du moment; «IBK voleur».
Faire partir IBK dans six mois
Devant les Représentants du Chérif de Nioro et de Mahmoud Dicko, salués par Tiébilé Dramé, ce dernier fera savoir que cette lutte contre le régime sera sans répit. La même trompette a été embouchée par Me Mohamed Aly Bathily. Ce dernier a mis en garde le Président de la République contre toute forme d’utilisation de l’Armée et des forces de maintien de l’ordre contre le Peuple. La mission, par laquelle selon lui, est de sécuriser les populations et non d’être à la solde d’un Homme. «IBK aime à dire qu’il a l’armée avec lui. Mais qu’il se souvienne, le jour où il venait en 2013, il a trouvé l’armée en place. Suffisant pour qu’il comprenne qu’il n’a pas l’armée avec lui, mais juste quelques militaires qu’il a pu corrompre», dit Me Bathily. Dans ce nouveau combat qui commence, il n’y a pas, selon lui, de la place pour la peur. En disant cela, il avait à ses côtés le Président du parti du « Tigre », Choguel Kokala Maïga, qui, à chaque diatribe de Me Bathily, approuvait d’un hochement de la tête comme pour dire qu’ils sont sur la même longueur d’onde. Il a appelé Soumaïla Cissé et les autres Chefs de partis à ne pas avoir peur. Cet appel faisait suite au discours musclé du Président de Kaoural Renouveau, El Hadj Touré, qui a appelé la jeunesse et les Responsables du front à faire « dégager » IBK dans six petits mois. «Nous n’allons pas nous arrêter en si bon chemin. Nous allons faire partir IBK dans six mois. Il va donner au Peuple malien sa victoire qu’il a volée. Il a d’ailleurs pris conscience de notre détermination c’est pourquoi il ne passe plus ses nuits à Sebenikoro ni à Koulouba », dit-il.
En réponse à ces messages et appels pressants, Soumaïla Cissé a rassuré en ces termes: «Nous n’allons pas avoir peur. Nous n’avons jamais eu peur. Nous avons fait la prison. Tiébilé a été détenu dans le Nord pendant longtemps. Nous avons fait le camp para. Ce n’est pas aujourd’hui que nous allons avoir peur et, puis, avoir peur de qui et de quoi».
Soumaïla Cissé appelle la population à ne pas rester à genou face à un régime autoritaire et porté sur le luxe et la promotion d’un clan au détriment du Peuple.
Si la semaine dernière nous écrivions que le Président IBK souffre, il faut reconnaître qu’avec la naissance de ce nouveau front, que sa souffrance est loin de connaître son épilogue.