C’est, du moins, ce qu’a déclaré Moussa Marra, candidat du parti Yèlema (le changement) à l’élection présidentielle du 28 juillet. C’était au cours d’une conférence de presse qu’il a animée à Ségou sur son projet de societé.
Le parti « yèlèma » est l’un des rares jeunes partis politiques à disposer d’un projet de société détaillé et attrayant. Ce qui fait dire à nombre d’observateurs que le parti «Yèlèma est né avec son projet de société». Alors que d’autres, vingt ans après leur création, peinent à élaborer un projet de société digne de ce nom.
Depuis sa création, le parti yèlèma multiplie les conférences sur son projet de société. Objectif : le partager avec les populations rurales, avant l’élection présidentielle. Pour ce faire, il est prévu d’organiser dans chaque capitale régionale du Mali, une conférence de presse, vulgariser le contenu de son projet de société aux populations à travers les médias locaux. Il s’agit là, sans nul doute, d’une innovation du parti Yèlèma. Un parti qui prône le changement.
La conférence de Ségou qui a porté sur le «redressement et le renforcement de l’Etat », a été un veritable cours magistral sur la question sécuritaire au Mali.
D’entrée de jeu, le conférencier a précisé que L’Etat, son redressement et son renforcement, est l’objectif prioritaire du parti Yèlèma. L’Etat, indique Moussa Mara, est le vecteur de l’unité nationale, de l’essor collectif et de la quiétude individuelle de chacun. «C’est parce que nous avons oublié (gouvernants et populations) que l’Etat c’est d’abord nous-mêmes, que le Mali s’est enfoncé dans la crise», a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que nous devons redresser l’Etat, le renforcer pour sortir, définitivement, de la crise.
Souveraineté de l’Etat, sécurité, restauration de l’autorité de l’Etat, bonne gouvernance, décentralisation, l’aménagement du territoire, le foncier, diplomatie et intégration africaine sont des questions qui ont été, largement débattues, à Ségou, par le leader du parti Yèlèma. Le redressement et le renforcement de l’état, a-t-il dit, passe, impérativement, par une bonne gestion de ces aspects.
Mais c’est sur l’aspect sécuritaire que le candidat de Yèlèma a insisté. Actualité oblige. «Sur plusieurs plans, les Maliens apparaissent en situation d’insécurité. Qu’elle soit d’ordre alimentaire, sanitaire ou juridique, l’insécurité du Malien est aussi intolérable que l’amoncellement de menaces sur son intégrité physique» a-t-il fait savoir. Face à cette situation, Mara promet de faire de la sécurité physique du Malien, sur l’ensemble du territoire national, la priorité de ses priorités. Afin de donner à notre pays, le label de «pays sûr» le plus sûr du continent africain. Selon lui, dans la hiérarchie des besoins humains, la sécurité est le premier, celui qui conditionne les autres. «Sans sécurité, il n’y a ni vie individuelle, ni vie de groupe et encore moins une collectivité ou un pays », a-t-il rappelé. Mais une vraie sécurité des Maliens est irréalisable, indique-t-il, sans la sécurité sanitaire, la souveraineté alimentaire, le maintien et le renforcement de la sécurité juridique. Aussi, il se dit conscient que le défi sécuritaire ne peut être relevé, aujourd’hui, au Mali qu’avec l’assistance de la communauté internationale. Mais aussi et surtout, par l’équipement et la présence dissuasive de l’armée malienne sur tout le territoire national. La croisade contre l’insécurité exige, selon le candidat de Yèlèma, la hausse du budget des forces armées. Le leader du parti Yèlèma s’engage à augmenter ce budget à 215 milliards CFA par an, soit 4% du PIB. Il s’agit d’une promesse de Moussa Mara aux Maliens. Une promesse qu’il entend honorer si les Maliens lui feront confiance, le 28 juillet prochain.
La décentralisation est, aussi, l’une des principales préoccupations de Moussa Mara. Il propose une organisation territoriale simple, en adéquation avec les moyens de l’Etat. Une décentralisation, qui permet de donner à l’individu la pleine mesure de ses talents. Le président du parti Yèlèma est de ceux qui croient que la décentralisation est la clé des questions institutionnelles et la thérapie de choc pour mettre fin à la rébellion cyclique au nord. Definitivement.