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Des grèves intempestives réclamant des arriérés à l’Etat : Ibrahim Boubacar Kéita, où est passé l’argent ?
Publié le lundi 8 octobre 2018  |  Le Pays
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Après l’élection présidentielle de cette année 2018, les grèves ne connaissent aucun répit au Mali. En plus, ce qui peut paraitre incompréhensible, c’est qu’elles ne visent pratiquement pas des améliorations de conditions de travail, mais bien plutôt des réclamations d’arriérés à l’État. Cette situation nous pousse à nous demander et à interroger le chef de l’État ce qu’on a fait de l’argent du Mali pour en arriver à cette situation.



L’année scolaire 2018-2019 peine encore à démarrer aussi au niveau primaire, secondaire qu’universitaire. Pour cause, le non-paiement des sommes dues par l’Etat au titre de l’année écoulée. Cette situation nous amène à nous demander ce qui a pu bien se passer pour que les travailleurs du secteur de l’éducation ne soient pas mis dans leurs droits jusque-là.

À Kayes, dans la première région du Mali, l’année scolaire a commencé avec un mouvement de grève des enseignants réclamant leurs dus au gouvernement. Aux dires des éducateurs travaillant dans cette région, ils attendent le paiement de leurs rappels de titularisation et de principalisation de l’année dernière. Nous savons que, chaque année, des tests de titularisation sont organisés à l’endroit des enseignants ayant effectué deux ans ou un an dans la fonction enseignante au compte de l’État ou plutôt des collectivités territoriales. Quant à la principalisation, la durée s’élève à près de trois ans. Les heureux gagnants d’un de ces tests doivent recevoir une certaine somme de la part de l’État. Mais, malheureusement, jusqu’ici, ceux de Kayes n’en ont rien reçu.

Notons que beaucoup d’enseignants à Bamako se disent également être dans cette situation et projettent de procéder comme leurs collègues de Kayes. Outre cela, les directeurs des différentes écoles attendent depuis l’année dernière leurs primes des mêmes autorités. Aux dires de Michel Yao, un blogueur résidant à Kayes, joint par téléphone, les enseignants sont à leur troisième reprise de grève depuis le début de cette année scolaire sans qu’il y ait encore une issue heureuse.

À l’instar de cette situation à Kayes, nous ne sommes pas sans savoir la situation des écoles secondaires privées qui n’ont pas pu démarrer les cours la semaine dernière parce qu’elles observaient un mouvement d’humeur pour réclamer leurs bourses et demie-bourses de l’année écoulée aux autorités.

En outre, il convient de rappeler la marche que tiennent les étudiants de la Faculté des Lettres et des Sciences du Langage (FLSL) ce lundi matin avec pour objectif affiché : revendiquer le paiement intégral de leurs trousseaux et bourses de l’année universitaire 2017-2018.

Tous ces phénomènes qui ne sont que des obstacles dans le secteur de l’éducation, voire du travail, se ramènent tous à une seule et même chose : réclamation d’argent. Cette situation est nouvelle au Mali surtout dans le secteur des écoles privées, voire des universités où les bourses peuvent observer un certain retard, mais jamais passer une année sans être payées et surtout qu’il s’agirait d’une seule université. Il y a alors lieu de se demander si cette université ne relève pas du même ministère que les autres ayant déjà reçu pratiquement l’intégralité de leurs bourses.

A ces remous revendicatifs dans le secteur de l’Education, il faut ajouter les magistrats, en grève illimitée, pour réclamer, eux aussi, l’application d’accords non respectés par le gouvernement, à incidence financière.

Alors, ces situations se passant durant une année électorale où nous avons assisté à une distribution folle de l’argent par la majorité présidentielle dans les magouilles qu’elle a mises en place afin de faire valoir son candidat aux yeux des Maliens, mais aussi et surtout pour truquer les élections, nous ne pouvons conclure à une utilisation frauduleuse de l’argent des travailleurs maliens dans les entreprises frauduleuses d’IBK.

En effet, il y a lieu de se demander, si toutefois, le président de la République n’a pas utilisé l’argent des travailleurs maliens pour des fins de campagne électorale. Dans ce cadre, il conviendrait de lui poser la question : où est passé l’argent des travailleurs ? Qu’il s’agisse des subventions des écoles privées, des rappels et primes des enseignants, voire des bourses des étudiants, il est à noter que ces sommes sont des dépenses calculées à l’avance, disons régulièrement budgétisées. Si ces sommes ne sont pas payées, c’est qu’il s’agit alors d’un cas de détournement de fonds publics pour des fins personnelles. Vu qu’il est dans l’habitude ordinaire de nos gouvernants de détourner près de 3,5 millions FCFA sans coup férir, voire plus, alors nous ne pouvons que conclure que la somme qui devrait servir à payer ces travailleurs a servi de frais de campagne pour M. Ibrahim Boubacar Kéita. Tout compte fait, d’autres grèves sont en gestation pour non-paiement de dus de l’année dernière.

Fousseni TOGOLA

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