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Grogne sociale récurrente des magistrats : Nécessité de restreindre le droit de grève dans certains secteurs
Publié le lundi 8 octobre 2018  |  Mali Horizon
Cérémonie
© aBamako.com par A.S
Cérémonie de prestation de serment à la cour suprême de Bamako
Bamako, le 17 septembre 2013 à la cour suprême de Bamako. L`inspecteur en Chef et son adjoint de l`Artisanat et du Tourisme, ont prêté serment devant les magistrats de la cour.
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Si le Bénin (avec lequel le Mali disputait il y a quelques années le titre de bon élève de la démocratie ouest-africaine) vient de légiférer dans ce domaine en limitant le temps maximal de grève possible aux juges à un mois (30 jours) au plus dans l’année, la France a déjà restreint le droit de grève à ce corps sensible de l’Etat de droit qu’est la magistrature. Et dire que l’abus de tout droit de grève engendre quasiment l’anarchie !

Quand le gouvernement et les magistrats s’empoignent en un triste et désolant bras de fer, le peuple (le contribuable) n’a que ses yeux pour pleurer. Non sans avoir dénoncé l’incurie et les bêtises de l’un et des autres.

Selon plusieurs experts jurisconsultes de la trempe des Kéba Mbaye, la déontologie et l’éthique du magistrat ne doit, en principe lui permettre d’aller en grève illimitée. Si le Bénin vient de légiférer dans ce domaine en limitant le temps maximal de grève possible aux juges à un mois (30 jours) au plus dans l’année, la France a déjà restreint le droit de grève à ce corps sensible de l’Etat de droit. Faut-il rappeler qu’il n’y a pas d’Etat sans justice, encore moins d’Etat de droit sans un fonctionnement normal de l’institution judiciaire.

Au Mali, nos magistrats se font trop bruyamment entendre. C’est au point qu’ils cumulent, ces trois dernières années, plus de 3 mois de grèves ! C’est le comble ! Comment comprendre qu’ils aient pu commencer la nouvelle série d’arrêts de travail à seulement quatre jours du premier tour de l’élection présidentielle du 29 juillet 2018 ? Que disent-ils de ce que les spécialistes du Droit du travail appellent les « opportunités temporelles de la grève » ? N’ont-ils pas fini par prêter le flanc pour être qualifiés de « manipulés politiques » par le gouvernement ? Quid de l’attitude du gouvernement, qui peine à faire des propositions concrètes par rapport aux revendications financières de ces magistrats ?

Il semble que derrière la volonté de dialogue affichée par les hautes autorités à propos de la grève illimitée des magistrats, se cache la malice de châtier les juges « manipulés par l’opposition ». Des intentions de représailles cachées ? Le nouveau ministre de la Justice, Tiéna Coulibaly, aurait, de bonne source, reçu instruction d’un proche collaborateur du président de la République, président du Conseil supérieur de la magistrature, de sévir contre ces « magistrats inconscients ».

Pendant ce temps, les libertés publiques souffrent… le justiciables ne sait plus à quel saint se vouer et c’est l’engorgement des lieux de détention qui est au rendez-vous !

Bruno D S

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