Pour la réinsertion des migrants maliens refoulés ou de retour volontaire, l’OIM a mis depuis mai 2017 un projet en place avec la collaboration de l’Union européenne. De quoi s’agit-il ?
De plus en plus de migrants maliens sont refoulés par les autorités algériennes. Ce mercredi 3 octobre, une vingtaine d’entre eux est arrivée à la cité d’accueil de Niamakoro, dans la commune VI du district de Bamako. Selon Fousseyni Sogodogo, chef des départements statistiques et des prospectives des migrations au sein de la délégation générale des Maliens de l’extérieur, « plus de 6 000 personnes » sont rentrées entre 2017 et 2018.
Une fois à Bamako, ces migrants sont pris en charge par l’Etat : un hébergement d’une durée de « trois jours au maximum » à la cité d’accueil de Niamakoro et une « assistance alimentaire et médicale ». « Ils reçoivent une somme de 52 000 francs CFA de la part de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour leur permettre de rentrer chez eux », complète Yaya Koné, administrateur du centre.
Les agents de l’OIM informent également les migrants de l’existence d’une initiative pour leur réinsertion au Mali. C’est un projet initié le 19 mai 2017 et étendu sur trois ans. Il est destiné à financer « 1 900 projets ». Actuellement, selon les chiffres de l’OIM, « sur 400 projets soumis, 274 ont été sélectionnés, mais seuls 93 ont été financés.»
Comme le démontre le graphique ci-haut, 1 807 projets peuvent encore être financés par l’OIM d’ici mai 2020. Mais ces derniers doivent répondre à plusieurs critères. « Le choix s’effectue en fonction de la pertinence et de la motivation juridique de chaque proposition des migrants », confirme Fousseyni Sogodogo. Selon lui, tout projet soumis doit aussi tenir compte de « la marge » : ne pas dépasser 3 000 euros, soit environ 1 968 000 francs CFA. Des programmes de tricycle, de l’agroalimentaire et l’agriculture sont les plus financés par l’OIM. Leurs bénéficiaires ont été formés pour être à mêmes de gérer leurs entreprises.
Les nouveaux rapatriés de l’Algérie espèrent beaucoup de ce projet pour leur réinsertion dans la société. « Je compte sur le soutien de l’OIM pour m’en sortir, car je ne sais plus à quel saint me vouer », se confie, d’un ton triste, Moussa Magassouba, un des refoulés.