DAKAR - L’opposant gambien en exil Koukoye Samba Sanyang, auteur d’un coup d’Etat manqué en Gambie en 1981, est décédé au Mali, où il avait été expulsé par le Sénégal, a annoncé mercredi à l’AFP le responsable de la section sénégalaise d’Amnesty International, Seydi Gassama.
Koukoye Samba Sanyang, dont l’âge n’est pas connu, est décédé mardi à Bamako où il séjournait depuis avril après avoir été expulsé par Dakar vers ce pays, a précisé M. Gassama, affirmant être resté en contact avec lui pendant ses derniers moments dans la capitale malienne.
"Il était malade et disait souffrir d’un empoisonnement par le régime gambien, sur lequel nous n’avons pas de preuve. Mais il était devenu sans danger pour les régimes gambien et sénégalais", a-t-il dit.
D’après M. Gassama, il avait été "naturalisé" sénégalais par le président Abdoulaye Wade (2000-2012).
M. Sanyang a été opposant au premier président gambien Dawda Jawara (1965-1994) et à son successeur, Yahya Jammeh, qui a renversé M. Jawara lors d’un coup d’Etat et dirige depuis lors ce pays d’une main de fer.
Il avait été expulsé par le Sénégal, où il s’était installé à une date et pour des mobiles inconnus, vers le Mali pour des raisons non officiellement précisées.
Koukoye Samba Sanyang avait tenté en août 1981 de renverser le président Jawara qui n’a pu sauver son régime que grâce à l’intervention des troupes sénégalaises, sous le président Abdou Diouf (1980-2000), lors d’une opération qui s’était soldée par plusieurs morts, des soldats et des civils.
Les putschistes avaient alors réussi à prendre en otage des membres de la famille de M. Jawara, qui ont ensuite été libérés par les forces sénégalaises.
Le Sénégal était alors intervenu à la demande du président Jawara et en vertu d’accords entre les deux pays voisins, mais aussi parce que selon certaines sources, le président Diouf ne voulait pas à la tête de la Gambie d’un homme présenté comme de la gauche et proche du guide libyen Mouammar Kadhafi.
Selon plusieurs sources interrogées notamment en Gambie, Koukoye Samba Sanyang aurait, après le putsch manqué d’août 1981, séjourné dans plusieurs pays africains dont la Guinée-Bissau d’où il avait rejoint Cuba.
Le Liberia, le Burkina Faso et la Libye l’ont également accueilli au cours de ses années d’exil.