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Réagissant a un avis controverse de la plus haute juridiction déclarant illégale leur grève illimitée : Le SAM et le SYLIMA dénoncent ‘’l’inféodation’’ du président de la Cour suprême
Publié le mercredi 10 octobre 2018  |  Le Pays
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© aBamako.com par FS
Ouverture de la 2è session de la cour d`assises
Bamako, le 6 Décembre 2017, la deuxième session de la cour d`assises s`est ouverte à la cour d`appel de Bamako.
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C’est fait ! Le gouvernement vient de créer la zizanie dans la grande famille judiciaire car, suite à l’Avis que la Cour suprême a émis sur demande du Premier ministre, prétendant que leur grève illimitée est illégale, les magistrats sont très remontés contre ladite Cour. Dans un communiqué conjoint, le SAM et le SYLIMA ont dénoncé avec véhémence ce fameux avis, mais dénoncent ce qu’ils appellent « l’inféodation » du président de la Cour suprême au pouvoir politique, non sans inviter le gouvernement à ne ternir l’image d’Etat démocratique du Mali, en violant les lois.

Les deux syndicats des magistrats ont, après avoir pris acte de l’Avis émis par la Cour suprême, sur demande du Premier ministre relatif à une prétendue illégalité de leur grève illimitée, crient à l’inféodation du président de cette institution au pouvoir politique. Pour eux, le président de la Cour suprême ne respecte pas son indépendance. « Tout juge, a fortiori le président de la Cour suprême, a l’obligation de faire respecter son indépendance, (article 3 et 5 du code de déontologie annexé à la loi N°02-054 du 16 décembre 2002 portant statut de la magistrature », ont-ils écrit pour dénoncer l’avis du président de la Cour suprême.

Les responsables du SAM et du SYLIMA n’en décolèrent pas et déclarent : « Cette soumission est d’autant plus inadmissible qu’elle est consécutive, d’une part, à une demande du Premier ministre, manifestement illégale puisque n’entrant nullement dans le cadre des hypothèses où ce dernier est fondé à solliciter l’Avis de la Cour suprême ».

Pour les grévistes, le président de la Cour suprême, Nouhoum Tapily, a violé la loi N°2016 du 23 septembre 2016 portant 2016 portant loi organique fixant l’organisation, les règles de fonctionnement de la Cour suprême et la procédure suivie devant elle.

L’avis de la Cour suprême viole la loi et ternit l’image d’Etat démocratique du Mali

Pour les magistrats grévistes, cet avis de la Cour suprême qu’ils qualifient de biaiser et lequel soutient l’illégalité de leur grève, viole les lois et n’honore pas notre pays. « S’agissant de l’usage qui pourrait être fait de cet avis biaisé, le SAM et le SYLIMA invitent le gouvernement du Mali à un sérieux questionnement avant d’exposer inopportunément notre pays à une autre situation scabreuse pouvant contribuer davantage à corroder son image d’Etat démocratique », ont-ils écrit.

Très remontés, les magistrats affirment être déterminés à combattre l’illégalité dans les juridictions nationales aussi bien qu’internationales. Aussi, ont-ils tenu à prévenir les membres du gouvernement du Mali qu’ils supporteront toute condamnation pécuniaire de notre Etat de leur fait par le biais de l’action récursoire qui les frappera sous le regard attentif et exigeant des deux syndicats, SAM et SYLIMA.

Les Magistrats feront échec au « complot » du Premier ministre contre eux

Dans leur communiqué conjoint, les responsables du Syndicat Autonome de la Magistrature et du Syndicat Libre de la Magistrature ont rassuré leurs militants. Ils affirment que le complot du gouvernement à leur encontre ne passera pas. « Le SAM et le SYLIMA rassurent les magistrats qu’ils disposent aujourd’hui de tous les moyens juridiques et stratégiques appropriés pour faire échec à ce complot savamment ourdi par le Premier ministre, ses sbires et autres flagorneurs pour caporaliser la magistrature au grand dam de la démocratie chèrement conquise par le vaillant peuple malien », ont signé Aliou Badra Nanaccassé et Hady Macky Sall.

Les magistrats clashent le gouvernement pour les retenues sur leurs salaires

A en croire les grévistes, rien ne pourra les empêcher d’atteindre leurs objectifs. « Ni les retenues sauvages et manifestement illégales sur les salaires, ni les pressions et intimidations conduites avec acharnement et les rodomontades n’influenceront les Magistrats et leurs représentants », ont-ils martelé, avant d’ajouter, qu’au contraire, elles les galvanisent. Pour ces syndicats, ces comportements du gouvernement malien sont d’une autre époque.

En tout cas, la situation est, pour le moment, plus que tendue non seulement entre le gouvernement et les Magistrats, mais aussi entre eux et la Cour suprême qui défend l’illégalité de leur grève.

Boureima Guindo
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