La rencontre d’échanges sur le projet intégré de gestion durable des déchets dans le District de Bamako s’est poursuivie hier à la mairie du District. La cérémonie était présidée par le maire du District de Bamako, Adama Sangaré, en présence de la représentante de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), Mme Ouane Fatoumata Keita. On notait également la présence des maires et des représentants de plusieurs groupements d’intérêt économique (GIE) et associations intervenant dans le domaine de l’assainissement.
Financé par la BOAD à hauteur de 53 milliards de Fcfa, le projet intégré de gestion durable des déchets intervient dans 6 pays d’Afrique de l’Ouest : Mali, Benin, Burkina Faso, Niger, Sénégal et Togo. Il a pour objectif de valoriser les déchets mais aussi de faire en sorte que ceux-ci puissent être transformés, notamment en gaz, compost et électricité.
Dans son discours d’ouverture, le maire du District de Bamako a expliqué que la gestion des déchets solides dans la capitale restait une préoccupation majeure compte tenu du fait que la ville couvre 267 Km2 avec environ 3 millions d’habitants, répartis sur 6 communes et près de 70 quartiers, avec un taux de croissance démographique de 5,4%.
A en croire Adama Sangaré, tout ceci concoure à une production d’une grande quantité journalière des déchets solides d’environ 1.543 tonnes/jour et des déchets liquides de plus de 100.000 m3/jour.
A cela s’ajoute, la faible capacité d’évacuation des déchets solides qui avoisine seulement 30% des déchets. Ce qui engendre, selon le maire central, des stocks résiduels dans les dépôts de transit, constituant ainsi des sources de pollution et de nuisances pour la population.
«Cette situation est consécutive à la non adéquation entre les ressources financières disponibles et l’ampleur du phénomène», a-t-il déclaré avant d’ajouter que l’une des contraintes réside dans l’absence de décharge finale qui a un impact négatif sur les programmes d’exploitation et oblige à l’utilisation de sites non appropriés, pouvant affecter la nappe phréatique et la qualité de l’air.
Par ailleurs, Adama Sangaré a déploré l’insuffisance de sensibilisation, d’éducation et de formation des citoyens et autres acteurs en matière d’assainissement pour un changement de comportement au profit de l’amélioration du cadre de vie.
Pour lui, l’assainissement, en général, et la gestion des déchets, en particulier, sont des éléments déterminants pour la santé sans laquelle le «développement des villes devient hypothétique».
Enfin, le maire du District a invité les participants à un débat actif en vue de trouver des solutions adéquates à la problématique de la gestion durable des déchets dans nos villes et dans celles des autres pays africains bénéficiaires du projet.
Pour sa part, la représentante de la BOAD a indiqué que ce projet concerne l’ensemble du cycle de vie des déchets depuis leur production dans les foyers jusqu’à leur élimination finale. Mme Ouane Fatoumata Keita a ajouté que l’initiative vise non seulement à valoriser les déchets mais également à les transformer en valeurs pour servir encore la communauté et pour la pérennisation des activités.