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Radicalisation de la grève illimitée : Les magistrats ciblent Soumeylou et…
Publié le jeudi 11 octobre 2018  |  L’aube
Ouverture
© aBamako.com par FS
Ouverture de la 2è session de la cour d`assises
Bamako, le 6 Décembre 2017, la deuxième session de la cour d`assises s`est ouverte à la cour d`appel de Bamako.
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Le bras de fer entre le gouvernement et les syndicats de la magistrature a pris, hier, une nouvelle tournure. Les magistrats Maliens ont demandé la démission du premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, ainsi que celle du ministre de la justice, Tiénan Coulibaly et de la ministre du Travail et de la Fonction publique, Diarra Racky Talla. Cette exigence des juges est une réponse apportée au gouvernement qui dans une déclaration le mardi a décidé de les réquisitionner. Ce bras de fer engagé entre les deux parties (gouvernement- syndicats des magistrats) se poursuit…

En effet, lors d’une assemblée générale tenue hier, les deux syndicats de la magistrature (Sylima et SAM) ont décidé de répondre par la manière forte à la décision du gouvernement de les réquisitionner. Ils demandent la récusation du président de la Cour suprême, Nouhoum Tapily et dépose contre lui une plainte pour forfaiture. En outre, les magistrats exigent la démission du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, du ministre en charge de la Fonction publique, Racky Talla et de Tiénan Coulibaly, ministre de la Justice.

Déjà la veille, les magistrats avaient donné le ton dans un communiqué où ils rejetaient la décision du gouvernement de les réquisitionner. Ainsi dans ce communiqué, les syndicats rappellent que le pouvoir judiciaire est indépendant des autres pouvoirs (exécutifs et législatifs). N’exerçant aucun pouvoir délégué du gouvernement, les magistrats ne peuvent en aucun cas être réquisitionnés par le gouvernement, pour quelque motif que ce soit. Et toujours dans ce communiqué, les magistrats soulignaient que la saisine de la cour suprême par le Premier ministre, à l’effet de savoir si la grève des magistrats est légale ou pas, est illégale.

Aussi, les syndicats de la magistrature estiment que le Premier Ministre n’a « aucune qualité pour saisir la cour suprême en la matière ». Il en ressort que tous les actes subséquents à cette saisine sont donc nuls et de nul effet, notamment une éventuelle décision de réquisition des magistrats. En conséquence les syndicats invitent « tous les juges de paix de la république du Mali et l’ensemble de leurs militants, à ne donner aucune suite à une éventuelle décision de réquisition des magistrats par le gouvernement et à ne poser aucun acte qui puisse mettre en cause le mot d’ordre. Les syndicats assumeront toute la responsabilité ».

Et face à ce qu’ils considèrent comme une atteinte grave et intolérable à la constitution de la République en ses principes relatifs à la démocratie et à la séparation des pouvoirs, les deux syndicats annoncent l’engagement de procédure judiciaire pour, d’abord sursoir à la mise en œuvre du décret de réquisition et des poursuites contre ceux qui ont pris la décision de réquisition poursuit le communiqué.

De son côté, le gouvernement dans une déclaration le 9 octobre dernier par, le ministre du travail et de la fonction publique chargé des relations avec les institutions Racky Talla a justifié la réquisition temporaire des magistrats. Le gouvernement avait, en effet, saisi la Cour suprême pour avis sur la légalité de la grève. Le « caractère illégal de la grève ayant été confirmé par la cour suprême et compte tenu de la discontinuité du service public de la justice avec son lot de souffrances causées à la population, le gouvernement a décidé, conformément à la Loi n 87-47/ AN- RM du 04 juillet 1987, relative aux réquisitions de personnes, de services et biens, de réquisitionner les magistrats », a indiqué Racky Talla.

Mémé Sanogo
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