Dans tous les villages visités, le ministre de l’Agriculture a demandé aux paysans de s’atteler à la récolte notamment du maïs et bientôt du sorgho pour éviter que les dernières pluies ne viennent anéantir la production. Il les a aussi invités à la bonne gestion de l’abondance qui s’annonce
Mardi dernier, le ministre de l’Agriculture, Nango Dembélé, a fait le tour de certains champs dans la zone Office riz de Ségou. Il était accompagné par le directeur général de l’Office Riz Ségou (ORS), Salif Sangaré et de plusieurs cadres de son département.
La délégation ministérielle a commencé son périple dans le champ pilote d’Ibrahim Wagué à Deni dans la commune rurale de Barouéli. M. Wagué cultive dans son champ de 10 hectares plusieurs variétés de céréales.
L’attention de la délégation ministérielle a été attirée par son champ de sorgho hybride. Il expérimente la variété «Soubatimi» qui a un cycle végétatif de 110 jours avec un rendement grain potentiel de 3 tonnes par hectare. «Soubatimi» est une variété de sorgho à multiples usages.
Il y a le grain pour l’alimentation humaine, le fourrage pour le bétail. Pour le jus de tige sucrée, il se cultive en contre saison. La délégation ministérielle a aussi visité le champ d’Ousmane Diallo. Ce dernier concilie l’élevage et l’agriculture. Ce jeune agriculteur à travers son champ modèle a séduit le ministre.
Sur 46 hectares, le producteur exploite 23 hectares de maïs hybride pour un rendement de 1100 tonnes. Visiblement fier de cette visite ministérielle, Ousmane Diallo explique comment il arrive à combiner merveilleusement bien l’élevage et l’agriculture. En effet, selon lui, l’un ne va pas sans l’autre.
Le paysan souligne qu’il a commencé par l’élevage, avant de s’engager dans l’agriculture pour pouvoir nourrir ses bêtes. D’année en année, il a pris goût à l’agriculture. Il utilise aujourd’hui la fumure de ses bêtes pour la fertilisation de son champ. Par ailleurs, la production de son champ fournit l’alimentation pour son bétail.
Ousmane arrive à gérer son «affaire» sans crédit. C’est vers midi que la délégation ministérielle s’est rendue à Famana dans la commune de Tamani. Les villageois ont reversé un accueil des grands jours à leur hôte de marque. Il y a de quoi, car lors de la campagne dernière par manque d’eau, cette zone n’a pu faire de récolte.
Face à ce désastre, le gouvernement, avec le leadership du ministère de l’Agriculture, a pu assister, comme il faut, cette population sinistrée. En témoigne la donation des semences et d’engrais lors du lancement de la présente campagne.
La satisfaction du ministre était visible lorsqu’il a fini de visiter le casier de Famana d’une superficie de 1310 hectares. L’année dernière, à la même période, le bétail paissait tranquillement dans le champ.
Cette année, cette désolation a laissé place à l’espoir, tout est vert et la physionomie des champs présage que la récolte sera bonne. A Koyan toujours dans la zone de Tamani, le ministre a successivement visité la parcelle de riz de la variété «gambiaka», une parcelle de sorgho hybride et une autre parcelle de sésame « Nassoubani ».
Après la visite, le ministre a indiqué qu’il a une impression positive de l’évolution de la campagne agricole s’il doit s’en tenir à la situation de Famana qui n’était pas réjouissante lors de la campagne précédente. Nango Dembélé s’est réjoui de la joie des villageois.
« Pour cette campagne nous espérons sur une bonne production dans ce casier. L’année dernière, ces paysans n’avaient pas récolter de grains, en raison de l’arrêt précoce de la pluviométrie », a souligné le ministre. Ce qui a surtout impressionné Dr Nango Dembélé, c’est le jeune Diallo qui a pu concilier l’élevage et l’agriculture.
C’est un ministre de l’Agriculture comblé qui a bouclé cette première sortie sur le terrain dans le cadre du suivi de la campagne agricole. Le conseil qu’il a donné aux paysans, partout où il a passé, c’est de d’abord s’atteler à la récolte notamment du maïs et bientôt du sorgho pour éviter que les dernières pluies ne viennent anéantir la production.
Il a aussi invité les paysans à la bonne gestion de l’abondance qui s’annonce. Ils doivent s’assurer d’un stock familial important qui leur mettra à l’abri du besoin et de proposer l’excédent aux marchés céréaliers.
Notons que l’Office riz Ségou attend une production pour la présente campagne toutes céréales confondues de 176.820 tonnes contre 109.872 tonnes l’année dernière, soit un taux d’accroissement de 60,92%. Quant au riz, la production attendue est de 94.936 tonnes contre 45.137 tonnes l’année dernière, soit un taux d’accroissement de 110,33%. Ainsi, l’Office riz Ségou contribuera à hauteur de 6,74% à la production céréalière totale de la Région.