Les Magistrats exigent la démission du Premier Ministre Soumeylou Boubèye Maïga, du Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Tiéna Coulibaly ; du Ministre du Travail et de la Fonction Publique, Chargé des Relations avec les Institutions, Mme Diarra Racky Talla et du Président de la Cour Suprême, Nouhoum Tapily.
Magistrats engagés, Gouvernement déterminé. Les griots feront les éloges du vainqueur.
En effet, le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA) ont tenu une Assemblée Générale extraordinaire, hier, le 10 octobre 2018, à la Cour d’Appel de Bamako. Une AG à l’issue de laquelle les grévistes ont réclamé le départ du Premier Ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, et deux autres membres du Gouvernement en l’occurrence le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Tiéna Coulibaly ; le Ministre du Travail et de la Fonction Publique, Chargé des Relations avec les Institutions, Mme Diarra Racky Talla et du Président de la Cour Suprême, Nouhoum Tapily. Cette demande des Magistrats est une réponse à la décision de réquisition prise par le Gouvernement, le 9 octobre 2018, afin d’obliger ces Fonctionnaires en grève, depuis le 25 juillet, à reprendre le travail. Au cours de leur Assemblée Générale, les Magistrats présents ont estimé à l’unanimité que cette décision est totalement illégale. Ses auteurs ayant ainsi agi, selon les Magistrats, en violation des textes devront faire face à une plainte pour haute trahison qui sera bientôt introduite. À l’unanimité, ils ont exprimé leur détermination à poursuivre la cessation de travail jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications. Des revendications, qui sont : la Sécurisation des juridictions et des personnels judiciaires ;la relecture de leur Statut et la revalorisation de la grille salariale.
La grève des Magistrats est en train d’affecter le dépôt de dossiers des candidatures pour les législatifs, initialement prévues pour 26 novembre 2018, premier tour et 16 décembre 2018, second tour.
Par rapport à cette grève, le Président du Groupement des Leaders et Spirituels Musulmans, Ousmane Cherif Madani Haïdara avait tenté de crever l’abcès, le mercredi 26 septembre dernier, au siège du SAM en rencontrant les Comités exécutifs du SAM et du SYLIMA. Mais ce fut sans succès escompté. Pour ce faire, le Peuple exprime un sentiment dubitatif du fait que les Magistrats n’œuvrent pas pour l’indépendance de la justice et la séparation des pouvoirs, mais plutôt pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Les Maliens cherchent à comprendre les raisons pour lesquelles les magistrats n’ont dénoncé le détournement de Boubou que lorsque ce dernier a pris la décision de suspendre leur salaire.