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Visite de Soumi aux magistrats grévistes: fin de la crise post-électorale
Publié le jeudi 11 octobre 2018  |  Info Matin
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© aBamako.com par Momo
Lancement de la campagne du Candidat Soumaila Cisse
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Soumi Champion a-t-il désormais fait le deuil de son rêve de devenir président du Mali ? En tout cas, il multiplie depuis le début du mois des actes de renoncement. Après avoir fièrement arboré son écharpe et pris place dans l’Hémicycle comme simple député et non comme président élu, Soumaïla Cissé a rencontré, ce jeudi, les deux syndicats de la magistrature. Au centre des échanges, la situation socio-politique du pays, mais aussi les doléances des magistrats grévistes. Ces échanges qu’on a présenté comme « fructueux et enrichissants» avec le SAM et le SYLIMA, ne sont rien d’autre qu’un virage à 90°, un renoncement pur et simple à désormais revendiquer la victoire et donc une reconnaissance tacite de la victoire de son adversaire et de la légitimité du gouvernement.
C’est, en effet, en sa qualité de ‘’chef de file de l’opposition’’ et non de président de la république, titre auquel il prétendait, à l’issue de la présidentielle de 2018, que Soumaila CISSE a rendu une visite de courtoisie, ce jeudi (soit au 72e jour de grève illimitée des magistrats), au Syndicat autonome de la magistrature (SAM) et le Syndicat libre de la magistrature (SYLIMA) en grève illimitée. A quelque chose malheur est bon, dit-on. Cette affirmation de qualité de chef de file de l’opposition par Soumi lui-même met donc fin à la crise politique artificielle qu’il avait tenté d’imposer au pays.
Mais voilà, au lieu de saisir cette occasion pour faire des propositions concrètes de sortie de crise aux deux parties (gouvernement et magistrats), afin d’écourter la souffrance des millions de justiciables, le chef de file de l’opposition, reçu comme tel, a versé dans le réquisitoire contre le gouvernement.
Nous vous livrons la réaction du président du SAM, Alou Badara NANACASSE et de Soumaila CISSE, chef de file de l’opposition, à l’issue de la rencontre.

Président SAM, Alou Badara NANACASSE
Nous sommes toujours dans la grève illimitée parce que nous ne savons pas quand est-ce qu’elle va prendre fin. Mais le fait de sentir déjà que cette grève intéresse tous les Maliens y compris l’opposition politique, cela ne fait que nous réconforter davantage. Cela fait à peu près 72 jours que nous sommes en grève illimitée et nous sommes prêts à poursuivre ce mouvement tant que nos revendications ne seront pas satisfaites. Parce que nous estimons que légitimement le gouvernement s’est engagé avec nous et nous sommes dans nos droits. Nous attendons légitimement que le gouvernement honore cet engagement.
Pour nous, Opposition et Majorité, les deux ont la même valeur. Nous sommes des syndicats, nous n’avons pas d’agenda politique. Mais tous ceux qui ont juré d’œuvrer pour le bonheur de ce pays sont les bienvenus ici. C’est pourquoi nous sommes très heureux de nous voir assister aujourd’hui par le chef de file de l’opposition.

Soumaila Cissé : Chef de file de l’opposition
J’ai été très heureux d’avoir été reçu ici et d’avoir compris le sens profond de cette grève. C’est d’abord, peut-être la première fois dans l’histoire qu’un gouvernement, un régime laisse l’ensemble de la magistrature en grève pendant 72 jours. Je crois que c’est du jamais vu. C’est de l’irresponsabilité.
Nous avons des populations qui souffrent. Vous avez des délais de garde à vue qui sont dépassés. Vous avez des personnes qui ont fini leurs peines qui n’arrivent pas à sortir. Et c’est l’ensemble de la société qui en pâtit, bien sûr, sans compter les fonctions auxiliaires qui dépendent de la magistrature.

Ceci interpelle le gouvernement, mais interpelle tous les hommes politiques, ça interpelle l’ensemble de la Nation. C’est la raison principale pour laquelle on est là.
Un pays ne peut pas se construire si le droit n’est pas dit. Un pays ne peut pas se construire si les magistrats ne sont sécurisés ; s’ils ne sont pas indépendants ; s’ils ne sont pas dans les bonnes conditions de travail.
Le deuxième point de revendication, c’est un accord salarial, c’est un accord sur un statut. Une fois que l’accord est signé par un membre du gouvernement qui dûment mandaté, dûment nommé, le gouvernement se doit d’exécuter et de respecter sa parole. Mais qu’est-ce que j’ai constaté dans les discussions que j’ai eues beaucoup de mépris, une absence de dialogue ; ça, je peux le confirmer l’absence du dialogue parce que depuis 5 ans, chef de file de l’opposition, j’ai essayé d’avoir le dialogue avec ce régime impossible, même sur les sujets les plus importants, comme la situation au Centre du pays, les risques intercommunautaires. Je crois que cela n’honore pas notre pays ; ça n’honore pas notre démocratie. Et si nous ne réagissons pas ; si l’ensemble des cadres conscients, les corps de métiers ne se soudent pas, ne réagissent pas, nous allons aller vers des dérives profondes.
Aujourd’hui, il y a la grève des magistrats, demain on risque de manquer de gaz, après demain nous risque de manquer du carburant parce que les chauffeurs des citernes sont en grève. Même les DFM, même ceux qui aident les ministres, qui servent les ministres, se préparent à aller en grève. Ça veut dire qu’il y a une situation sociale qui est complètement délétère. Et le pays est en train de sombrer au vu et au su de tout le monde. Le trésor public est vide. La dette intérieure est énorme et sans compter le prestige du Mali à l’extérieur qui nous fait honte à chacun d’entre nous aujourd’hui. Je crois que ça vient confirmer le manque d’intérêt du gouvernement, et de ce régime pour les populations, pour les cadres. Et je crois qu’il n’en fait qu’à sa tête. Je crois que cela n’augure pas de bons lendemains.
Voilà, je suis très content d’avoir rencontré les deux syndicats. Ce que je leur ai suggéré, c’est la cohésion et la cohésion est extrêmement importante et déterminante.
Nous à l’opposition, nous restons disponibles. Tout ce qui peut aider à ce que la grève finisse, nous sommes prêts à le faire ; nous sommes prêts à jouer notre partition et le plus honnêtement possible parce qu’avant tout, il faut penser aux populations qui souffrent.
Voilà vraiment le sens de notre visite ici.
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