Le maire de la commune II de Bamako a lancé une opération de curage des caniveaux. L’initiative est loin de porter ses fruits, car deux semaines après son démarrage, les déchets enlevés dans ces caniveaux sont aux mêmes endroits. Ils débordent des rues et causent des désagréments parfois aux populations. Si les choses s’arrêtent là, l’initiative du maire s’apparente à un travail inachevé.
Il est de tradition dans presque toutes les communes du district de curer les caniveaux en début et pendant la saison pluvieuse afin d’assurer le drainage rapide des eaux de pluie et d’éviter des cas d’inondation. Cette année, l’opération a démarré très tard en commune II du District de Bamako, malgré les fortes précipitations qui ont marqué la saison. C’est seulement en fin septembre que la mairie de la commune II a lancé l’opération de curage des caniveaux de ses quartiers. Elle a concerné plusieurs kilomètres des rues. Les riverains, à l’image de Mohamed Sylla, apprécient la campagne. Ce jeune commerçant d’une boutique sur la rue 14 affirme que l’opération est une très bonne chose. Selon lui, elle permet d’éviter des cas d’inondation par le débouchage des caniveaux d’être par des ordures, sable, entre autres.
Cependant, deux semaines après le démarrage de cette initiative, des habitants de la commune II dénoncent son non-suivi. Les rues les 14 et 12 traversant notamment, Médina-Coura et Missira, sont encore bordées des tonnes déchets. Ils ont curé les caniveaux et « tourné le dos » aux déchets enlevés des caniveaux. Les déblais et le sable ne sont pas ramassés et sont entassés des deux côtés des rues aux abords des voies publiques. À cause de la situation, des quartiers de ladite commune ressemblent à des dépotoirs d’ordures causant ainsi de désagréments aux populations riveraines et aux usagers de la route, les commerces de boutiques qui jonchent le long de ces caniveaux. Il faut souvent sauter ou marcher sur des tas pour avoir accès à des maisons ou à des boutiques. Où est le côté soulagement des habitants, s’interroge un habitant de Médina-Coura en colère ?
Une telle initiative ne peut atteindre ses objectifs s’il n’y a pas de continuité dans l’action. Ce qui visiblement manque à l’opération. En effet, il ne sert à rien de conclure des contrats de curage de caniveaux avec des opérateurs privés qui laissent les déchets sans les ramasser pendant des jours. La règle voudrait que les déblais soient systématiquement ramassés et transportés vers une décharge afin de libérer les trottoirs et des voies publiques. Il suffit d’une pluie ou d’un grand vent pour que ces ordures se retrouvent dans les caniveaux où elles avaient été enlevées, la prochaine saison ou dans quelques semaines, il faut reprendre la même opération : c’est l’éternel recommencement. On cure les caniveaux après quelque temps les déchets regagnent leur emplacement initial faute d’être évacuées. Ainsi, cet exercice devient une sorte de travail de Sisyphe ou un éternel recommencement.