Un nouveau front a vu le jour le samedi 6 octobre. Il s’appelle Front pour la sauvegarde de la démocratie ((Fsd) et regroupe une trentaine de partis politiques, mouvements politiques, syndicats, associations, leaders d’opinion, personnalités de toutes obédiences, citoyens attachés au respect des libertés démocratiques fondamentales et organisations faîtières des Maliens de l’extérieur.
Selon ses initiateurs, ils se sont réunis autour des idéaux de la démocratie et du respect des libertés publiques. C’est à travers une grande cérémonie le samedi 6 octobre que les membres dudit nouveau front ont signé leur document d’entente au QG de campagne de Soumaïla Cissé.
Le Front pour la sauvegarde de la démocratie se fixe comme objectifs stratégiques : rassembler les forces vives des partis et mouvements politiques, des syndicats et organisations populaires et celles de la diaspora, des personnalités et leaders d’opinion ainsi que des activistes pour sauvegarder la démocratie contre les dérives du régime en place.
Ce Front déplore que le régime actuel n’ait pu rétablir la paix, la sécurité, l’autorité de l’Etat, l’intégrité territoriale du pays et l’unité nationale durant tout un quinquennat. Ses membres se disent par ailleurs alarmés par les fraudes et les nombreuses irrégularités, les bourrages d’urnes et la falsification des résultats, notamment la négation et le non-respect du vote des Maliens, constatés lors de l’élection présidentielle, et préoccupés par les risques sur les libertés publiques et les atteintes aux droits humains fondamentaux, en particulier les enlèvements, arrestations, détentions extrajudiciaires, tortures et traitements cruels, inhumains ou dégradants survenus tout au long du processus électoral.
Outre que les menaces de partition du pays qui, au regard des actes quotidiennement posés ou tolérés, prennent de plus en plus corps, ils affirment être indignés par la corruption à ciel ouvert et la dilapidation des deniers publics ; inquiets de l’accroissement du chômage des jeunes et des inégalités de l’accès à l’emploi ; meurtris par la violence terroriste, les conflits intercommunautaires (souvent instrumentalisés par les pouvoirs publics) qui engendrent quotidiennement des victimes civiles et militaires, des otages ; préoccupés par la non prise en compte des revendications légitimes des catégories socioprofessionnelles et le non-respect des engagements pris par le gouvernement, source de mécontentement populaire. Ils se disent être déterminés à défendre les libertés constitutionnelles et la démocratie malienne conquise au prix du sang.
En se succédant au pupitre, les leaders du Fsd ont affirmé être au moins six candidats malheureux à la présidentielle dans le front et plusieurs autres personnalités du pays. Ces hommes et femmes ont ceci en commun : ils ne reconnaissent pas le régime en place et appelleront dans les jours à venir à une désobéissance civile.
Selon le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, depuis bientôt 2 mois, «notre démocratie est piratée et manipulée par un régime dont la légitimité est plus que jamais contestée tant au pays qu’à l’extérieur». Il affirme que «notre République est menottée et emprisonnée par un pouvoir dont les pratiques autocratiques relèvent du non-droit le plus terrifiant ; bientôt 2 mois que notre Nation se couvre d’un ridicule institutionnel international que le président sorti de la machine à frauder entretient, avec une désinvolture coupable, par son absence de vision et sa propension à privilégier, avec outrance et dans le luxe, son destin personnel et familial ; et bientôt 2 mois que notre Patrie est sacrifiée et oppressée par des violations des droits de l’homme, par des assassinats ou des attaques meurtrières, des humiliations sociales et catégorielles, des montées de haine, des conflits intercommunautaires, des abus d’autorité, des lâchetés administratives et des compromissions mafieuses claniques».
Soumaïla Cissé a par ailleurs souligné que, durant les 3 derniers mois, il y a eu 58 attaques terroristes, 287 morts, plus de 5000 déplacés. Ce décompte macabre est donné par le Secrétaire général des Nations unies.
La signature du document d’entente a été l’acte final de cette cérémonie, qui marque le début d’un combat collectif, un combat de résistance contre l’ignominie, l’indignité, l’insécurité, la précarité, la duplicité et la trahison.