En visite ce weekend dans certaines localités de la 5ème région, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, à Tenenkou et Toguere Coumbé a véhiculé le message de confiance et de sérénité aux populations soumises aux affres de l’insécurité et de l’inondation. A Mopti, lors de la conférence de cadres avec les autorités administratives, politiques, militaires et civiles, le PM Maïga est revenu sur la grève illimitée des syndicats des magistrats. A ce sujet, il n’est pas allé par quatre chemins pour décliner la position du Gouvernement. Qui selon lui a respecté tous ses engagements dont l’augmentation des 10% sur les salaires.
« Les défis que nous avons à relever demandent à chacun de donner un peu de lui-même. Sinon on ne pourra pas avancer » a déclaré le Premier ministre pour alerter sur la grève illimitée des magistrats. Qui selon lui, au-delà du Gouvernement concerne le pays tout entier. A ce sujet Soumeylou Boubèye Maïga dira que la décision de réquisitionner certains magistrats astreints au service minimum est une mesure légale.
Etant donné que nul n’est censé ignorer la loi, le PM a fait savoir que cela visait à permettre aux citoyens eux aussi de bénéficier du service public de la Justice. Même si, comme il a lui-même affirmé, beaucoup de théoriciens ont développé des arguments sans valeur juridique : « le droit à la grève va avec l’obligation d’un service minimum ». C’est pourquoi le PM Maïga a dit que le Gouvernement n’a fait que préserver l’exercice de tous les droits constitutionnels.
« Le droit de grève est un principe constitutionnel mais qui s’exerce dans le cadre de la loi. Par ce que si le pays reconnaissait à toutes les catégories de profession de faire de grève de manière illimitée, cela veut dire que le pays donne droit à une de ses composantes de prendre l’ensemble national en otage » a précisé Soumeylou Boubèye Maïga. Donc comme contrepartie du droit de faire grève, le Gouvernement a fait que les citoyens aient accès au service public. Etant reconnu que cet accès-là est un droit constitutionnel, que ce soit l’Education, la Justice ou la Santé.
Le Gouvernement a respecté tous ses engagements pris !
En plus du respect du service minimum, le Premier ministre lors de son intervention à Mopti a fait savoir qu’au regard de l’état d’urgence dans lequel le pays se trouve, il est du droit du Gouvernement de : « réquisitionner les moyens, les services et les personnes ».
Sur cette situation, sans langue de bois, le Premier ministre a affirmé que le Gouvernement continuera de respecter tous les engagements qu’il a pris, mais pas ce qu’il n’a pas pris. « Le seul engagement financier que le Gouvernement a pris c’est d’augmenter de 10% les salaires à compter de 20017. Et c’est ce que nous faisons » a précisé Soumeylou Boubèye Maïga, tout en affirmant qu’ils ont indiqué à tous leurs partenaires sociaux que sur la question générale des salaires : « nous allons organiser de Décembre à Janvier, une conférence sociale ».
Cette conférence, selon lui, permettra de traiter de manière durable, la question des salaires en tenant compte des ressources et dans l’équité.
« Mais en même temps, l’assurance que je peux donner, c’est que le gouvernement continuera à utiliser tous les moyens légaux et réglementaires pour que le citoyen ait droit aussi à tout le service public » a dit SBM.
Rigueur et franchise !
Engagé et déterminé sur le respect du service minimum en cas de grève, le Gouvernement entend user de tous les recours à sa disposition. A cet effet, le PM Maïga a dit que dès cette semaine prochaine, ils feront le point de l’effectivité de service minimum sur la base de la réquisition qu’ils ont faite. « Et le cas échéant nous saisirons le Conseil supérieur de la Magistrature pour un certain nombre de mesures d’accompagnement, y compris les mesures relatives à la mobilité de personnel de manière à ce que ceux qui sont prêts à travailler puissent le faire dans les conditions où ils sont en mesure de le faire au bénéfice des citoyens » a déclaré le chef gouvernement. Surtout lorsqu’il persiste à ne vouloir laisser aucun doute sur cet aspect-là.
De cette même manière, Soumeylou Boubèye Maïga, dans un langage imbu de toute ambiguïté a fait savoir que son gouvernement ne veut aucunement tenir une promesse, à laquelle il ne peut honorer.
Et de trancher en ces termes : « en l’état actuel le Gouvernement ne peut faire aucun effort financier supplémentaire, par ce qu’il serait insoutenable pour le pays. Et notre responsabilité c’est de préserver l’équilibre général du pays dans un effort de solidarité partagée. C’est comme ça que nous pourrions avancer sans porter préjudice à qui que ce soit. Par ce que c’est ça aussi la République ». Ce qui est, on ne peut plus clair.