Les élections législatives 2018 sont prévues le 25 novembre prochain. Des rumeurs persistantes font état d’un probable report. Si ce report est confirmé, qui en tirera profit ?
Initialement prévues pour le 28 octobre 2018, les élections législatives ont été reportées au 25 novembre 2018. Depuis quelques jours, l’incertitude pèse sur le respect de ce calendrier. Selon des informations parues dans la presse, cette semaine, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga aurait évoqué la possibilité d’un report des élections, lors d’une rencontre avec les responsables de la coalition Ensemble pour le Mali (EPM).
Le président de la Coalition EPM et président du Rassemblement pour le Mali (RPM), Bocary Tréta, lui-même candidat aux prochaines législatives en Commune V du district de Bamako, aurait montré des signes de réticences à un éventuel report des législatives.
Selon une source proche du RPM, le parti du Tisserand est divisé sur cette question de report des législatives. Les partisans de Bocary Tréta soupçonnent le Premier ministre de reporter les législatives pour avoir le temps de fragiliser le parti présidentiel au profit de sa propre formation politique, l’Alliance pour la solidarité au Mali/Convergence des forces patriotiques (Asma/CFP).
Des soupçons qui se précisent avec, ces derniers temps, le départ de plusieurs membres du RPM, qui n’ont été retenus sur les listes des candidats aux législatives, dans leur circonscription électorale, vers l’Asma/CFP. Ce qui commence à créer un climat de méfiance entre Soumeylou Boubèye Maïga et Bocary Tréta, lancé dans la conquête du perchoir, après avoir échoué à occuper la Primature pendant le premier mandat d’IBK.
Pour ses partisans, un éventuel report est perçu comme un obstacle dans sa conquête de la présidence de l’Assemblée nationale. D’autres caciques du parti présidentiel prônent le report pour mieux ficeler les alliances dans certaines localités.
La Codem, l’Adéma/PASJ, le Mouvement pour le Mali, tous de la mouvance présidentielle sont pour la tenue des législatives à la date prévue, puisqu’ils y voient une opportunité de gagner quelques sièges à l’hémicycle du fait de l’impréparation de l’opposition, qui reste, officiellement, silencieuse sur sa participation.
Les partisans de Soumaïla Cissé pensent que les conditions ne sont pas réunies pour la tenue des législatives à la date prévue. S’ils n’ont pas officiellement annoncé leur boycott, ils ne sont contre un report, qui leur permettrait de bien se préparer. Dans ces conditions, les appels au report ou au maintien des législatives à la date prévue apparaissent comme un calcul politicien.