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Billet : Pôvre Mali !
Publié le lundi 15 octobre 2018  |  L’aube
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Le président IBK avait tant fait de la révision constitutionnelle l’alpha et l’oméga de son mandat qu’on peut raisonnablement s’interroger sur ce qu’il fera maintenant de la suite de son magistère. Je me suis même dit que si le référendum avait lieu et que le peuple, par hypothèse, votait majoritairement non, le pouvoir serait à court d’idées le jour d’après.

A posteriori, la plateforme « An Tè, A Bana » aura même sauvé la mise au chef de l’Etat en mettant en échec un référendum qui n’aurait rien changé à la situation des Régions du Nord au Mali tout en étant facteur de division des enfants du Mali.

Le silence assourdissant de la CMA à la décision de Koulouba de sursoir au projet est la meilleure illustration de son indifférence à une initiative censée porter ses aspirations et les diligences de l’accord d’Alger.



Maintenant que la voix populi a fini par s’imposer, nous attendons du président de la République qu’il nous prouve sa capacité d’imagination. En un mot qu’il assaisonne à la sauce malienne la célèbre formule inventée en France en même temps que l’heure d’été en 1976 pour amortir le coût de la flambée du prix des hydrocarbures : « On n’a pas de pétrole, mais on a des idées » !

Si la bataille d’une nouvelle Constitution avait été gagnée, elle aurait été le cache-misère d’un mandat qui a failli jusqu’ici à toutes ses promesses.

Mais il n’est jamais trop tard pour poser des actes allant dans le sens de la bonne gouvernance.



S’il fallait au chef de l’Etat une source d’inspiration, il la trouvera en le jeune président tanzanien qui a désacralisé au sens positif du terme la fonction présidentielle en équilibrant l’exercice de l’autorité avec le service rendu aux citoyens.

Ou plus près de chez nous, l’ancien président béninois Thomas Boni Yayi qui a poussé la redevabilité jusqu’à rendre compte de l’usage des fonds secrets.

Mon cœur me dit de rêver, mais ma raison croit mordicus que bien moins que tout ça est au-dessus des forces de notre président qui lance la campagne de reboisement avec des gants. Il rate même ainsi l’occasion symbolique de pétrir cette terre du Mali tant exaltée en parole.

Au fait, le ministre Kassoum Tapo démissionne quand du gouvernement ? Quand un ministre va aussi loin qu’il l’a été dans la défense débile d’un projet qui échoue, la décence commande de lui d’aller rendre le Tablier. Cela pour souligner combien la vertu est essentielle à la dignité de l’action publique.

Je les entends murmurer « cause toujours, tu nous intéresses ! ». Pôvre Mali !

(L’Aube 917 du jeudi 24 août 2017)

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