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Déclaration liminaire du Premier ministre, M. Soumeylou Boubèye Maïga, sur la grève des magistrats, à l’occasion de sa visite à Mopti, le 13 octobre 2018
Publié le mardi 16 octobre 2018  |  L’Indicateur Renouveau
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© aBamako.com par AS
Lancement de la semaine de l`environnement à Koulikoro
Le Premier Ministre, Soumeylou Boubèye Maiga a procédé au lancement de la semaine de l`environnement le 5 Juin 2018 à Koulikoro
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Je voudrais dire que les défis que nous avons à relever demandent à chacun de donner un peu de lui-même, sinon on ne pourrait pas en sortir. Actuellement, au-delà du Gouvernement, le pays tout entier est confronté à la grève illimitée des magistrats. Le Gouvernement a été obligé de prendre, comme tout le monde le sait, un décret pour réquisitionner les personnels qui sont, de par la loi, astreints au service minimum, de manière à ce que les citoyens puissent continuer de bénéficier du service public de la Justice.

Bien sûr à l’occasion nous avons entendu beaucoup de choses. Beaucoup de théoriciens ont pensé qu’ils tenaient là une occasion supplémentaire de se promouvoir, mais je voudrais dire que le droit de grève va avec l’obligation d’un service minimum, parce que nous avons à préserver l’exercice de tous les droits constitutionnels.

Le droit de grève est un droit constitutionnel mais qui s’exerce dans le cadre de la loi. Si le pays reconnait à quelle que catégorie que ce soit la possibilité de faire grève de manière illimitée, cela veut dire que le pays donne le droit à une de ces composantes de prendre l’ensemble national en otage, donc en contrepartie du droit de faire grève, le Gouvernement doit faire tout pour que les citoyens aient accès au service public. Cet accès-là est un droit constitutionnel, que ce soit l’éducation, la justice, la santé et autres. Et du reste, l’Etat d’urgence dans lequel nous sommes ouvre de fait, de manière automatique, le droit de réquisitionner les biens, les services et les personnes. Nous allons le renouveler autant que de besoin.

Donc sur cette situation ce que je peux dire c’est que le Gouvernement continuera de respecter tous les engagements qu’il a pris, pas ceux qu’il n’a pas pris. Le seul engagement financier que le Gouvernement a pris, c’est d’augmenter de 10% les salaires à compter de 2017 et c’est ce que nous faisons.

Conférence sociale en vue

Nous avons indiqué à tous nos partenaires sociaux que sur la question générale des salaires, nous allons organiser, au mois de décembre et de janvier, une conférence sociale sur la question des salaires pour voir comment traiter cet aspect de notre vie de manière durable en tenant compte des ressources et dans l’équité. D’ailleurs le pays reconnait la spécificité d’un certain nombre de services et c’est pourquoi il y’a autant de statuts particuliers et de statuts autonomes que ce soit l’armée, la police, les Eaux et forêts, l’administration pénitentiaire, l’enseignement supérieur et la justice.

L’assurance que je peux donner, c’est que le Gouvernement continuera de prendre tous les moyens légaux et règlementaires pour faire en sorte que les citoyens aient droit aussi à tous les services publics.

Evaluation prochaine de la réquisition

La semaine prochaine, nous ferons le point de l’effectivité du service minimum sur la base de la réquisition que nous avons faite et, le cas échéant, nous saisirons le Conseil supérieur de la Magistrature pour un certain nombre de mesures d’accompagnement, y compris les mesures relatives à la mobilité des personnels, de manière à ce que ceux qui sont prêts à travailler puissent le faire dans des positions où ils sont en mesure de le faire au bénéfice des citoyens.

Je ne veux laisser aucun doute sur cet aspect-là. De la même manière que je ne veux laisser aucun doute qu’en l’état actuel, le Gouvernement ne peut faire aucun effort financier supplémentaire parce qu’il serait insoutenable pour le pays et notre responsabilité, c’est de préserver l’équilibre général du pays dans un effort de solidarité partagé. C’est comme cela que nous pourrions avancer, sans porter préjudice à qui que ce soit, parce que c’est aussi cela la République. Nous avons beaucoup de défis à relever, mais nous ne pourrons le faire que dans un minimum de cohésion, dans une conscience assez claire sur le fait que nous avons un destin commun et que nous devons avancer collectivement.

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