Le contentieux entre le ministre des Finances Boubou Cissé et la Commission Électorale Nationale Indépendante est en passe de prendre les mêmes proportions que celui des magistrats. Serait-ce parce qu’ils tiennent au même nerf de la guerre ? Comme le SAM et le SYLIMA, l’hôtel des Finances est opposé à la Céni sur l’argent, en l’occurrence le déblocage des proportions de ressources nécessaires à la bonne marche de la supervision électorale. Pour étouffer dans l’œuf les prétentions financières de la Commission électorale, l’hôtel des Finances aura usé de tous les moyens de coercition.
Après la rétention budgétaire contrariée par les instructions au plus haut niveau de l’Etat, il a tenté une vengeance en déployant un audit sur un budget à peine exécuté. Mais la Céni – dont certains membres s’estiment lâchés par les hautes autorités – n’a point l’intention de croiser les bras devant les assauts du ministre Boubou Cissé.
Plusieurs de ses membres haussent le ton et les langues commencent à se délier sur la réalité des élections. D’aucuns estiment, en clair, que si un audit peut intervenir avant la fin de la mission, rien ne devrait empêcher l’ébruiter le contenu du rapport de la Céni avec notamment des déballages sur les graves irrégularités ayant émaillé l’élection du président de la République. C’est cette fâcheuse réaction que leur inspire l’indifférence de l’Etat face à l’attitude de Boubou Cissé, y compris chez des membres qui siègent pour le compte de la majorité.