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Législatives de novembre prochain : Vers un report définitif
Publié le mardi 16 octobre 2018  |  Le Témoin
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© aBamako.com par S.A
Le 2nd tour de la présidentielle malienne : Vote du président Dioncounda Traoré et du candidat IBK
Bamako, dimanche 11 aout 2013. Bamako
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Annoncées pour le 28 octobre 2018, aux termes de la loi, les élections législatives ont été reportées au 25 novembre à cause de la grève illimitée des magistrats. Selon le ministre malien de l’Administration territoriale, Mohamed Ag Erlaf, ce report visait à permettre aux candidats d’avoir des pièces constitutives des dossiers de candidature. Il s’agit du certificat de nationalité et du casier judiciaire inaccessible présentement à cause de la grève illimitée des magistrats, a expliqué le ministre à la télévision nationale, ajoutant que les élections législatives doivent se tenir au plus tard le 31 décembre 2018.

Alors que les partis politiques sont à la limite de l’implosion sur fond de choc d’ambitions inhérents à l’élaboration des listes, les élections législatives tendent vers un report définitif jusqu’à nouvel ordre. Il nous revient, de source digne de foi, que le Premier ministre envisage une prolongation de mandat de la législature sortante. Le gouvernement espère disposer de 18 mois pour se préparer convenablement. Les raisons apparentes sont liées non seulement au dysfonctionnement de la justice mais à l’impératif de rendre opérationnelle les nouvelles régions et leurs différentes circonscriptions de ressorts.



Parmi les non-dits on peut citer l’incapacité financière de l’Etat qui se remet encore difficilement de l’organisation de la présidentielle sur fonds propres. L’Etat en est presque asséché financièrement à travers ses services publics, les départements ministériels et même les institutions de la République contraints de voir à la baisse leur budget de fonctionnement. C’est dire qu’à moins d’un miracle ne peut assurer les charges financières de l’organisation des élections.

Autre non-dit et non des moindres : les pressions qu’exercent sur les autorités maliennes une communauté internationale persuadée qu’un report permet de décanter la zone grise que le pays traverse depuis la présidentielle émaillée de contestations.

– Un report qui arrange les acteurs

Une majorité écrasante des composantes de l’opposition malienne ne s’en est pas cachée, quoiqu’elle évoque des raisons différentes de celles mentionnés plus haut, en l’occurrence les contraintes liées à l’organisation d’une élection différente des lacunes qu’elle reproche à la présidentielle. Mais l’opposition n’est pas seule.

Un report ne dérangerait guère non plus les députés sortants, notamment ceux qui n’ont pas été retenus sur une liste ainsi que les rares ayant pu trouver une place de justesse avec peu d’espoir de se faire réélire. Le report pourrait leur permettre de savourer pendant au moins une année dans les couloirs de l’hémicycle en entendant que les choses rentrent dans l’ordre.

Amidou Keita

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