La participation des femmes aux élections générales et leur accès aux mandats électifs font partie des nombreux défis de la démocratie malienne. Malgré leur majorité numérique, elles ne sont pas bien représentées dans les instances de décision. Cette situation interpelle à la fois le gouvernement, la société civile, les partis politiques et les partenaires techniques et financiers. Conscient de cet état de fait, l’Ong WILDAF-Mali, en partenariat avec le Programme d’appui à la gouvernance locale (SNGP), a organisé, du 10 au 12 octobre 2018, une formation sur le leadership, deuxième du genre depuis mai, à Kayes.
Financé par l’USAID, à travers le SNGP, cet atelier qui s’est déroulé au Grand Hôtel du Sahel, était destiné à plus d’une quarantaine de femmes et de jeunes élus, de la CAFO, du conseil régional de la jeunesse et des femmes responsables d’ONG et d’associations, venus de tous les cercles de la Région de Kayes.
L’Ong WILDAF et le SNGP constatent que les acteurs locaux impliqués dans la gestion des collectivités sont des hommes et des femmes dont les efforts conjugués doivent converger vers un développement harmonieux et inclusif. Ces hommes et femmes se sont hissés , le plus souvent à travers, à un leadership inné, exercé pas forcément dans les règles de l’art. Le rôle d’élus avec la responsabilité de construire le devenir de leurs circonscriptions, oblige l’acquisition de nouvelles qualités et des capacités qui leur permettront d’adopter des comportements adaptés aux situations qui se présenteraient à eux. C’est dans cette optique que le Programme de gouvernance locale, en partenariat avec WILDAF-Mali, se propose d’organiser des sessions de renforcement des capacités des femmes et des jeunes élus sur le leadership et les concepts associés.
Cette formation a aussi enregistré la participation du plus jeune maire du Mali. Il s’agit de Sékou Dansoko, maire de la commune rurale de Kroukoto, cercle de Kéniéba, âgé de 24 ans. Il a échangé avec les autres participants sur son parcours et son expérience dans la gestion de la cité. Il ressort également des témoignages que les femmes doivent redoubler d’efforts pour mériter davantage les avantages que leur confère la loi 2015-052 du 18 Décembre 2015 sur le quota.
«La percée des femmes aux récentes élections communales et législatives suscite de l’intérêt dans les collectivités territoriales. L’amélioration de la situation des femmes est une lutte continue. Tout le monde doit se donner la main pour que la situation puisse évoluer en faveur des femmes et des jeunes», a estimé Mme Fily Diallo, chargée de programme à WILDAF-Mali. Le directeur régional de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille de Kayes, Dioncé Diarra, a fait remarquer que son ministère de tutelle œuvre pour améliorer les conditions des couches vulnérables.
«La pleine participation des femmes, des jeunes et d’autres groupes vulnérables à la vie civique et en tant que leaders à la tête d’organisations de la société civile, est une condition sine qua non à un développement équitable et durable. L’équité passe par une participation accrue de tous au processus décisionnel, quelle que soit la structure où il s’opère, qu’il s’agisse d’organes de représentation, de prise de décision», a déclaré Michel Dansoko, 2è vice-président du Conseil régional de Kayes. Il a rappelé que le processus de décentralisation amorcé dans notre pays depuis 1991 offre une opportunité sans précédent à toutes les composantes de la population de participer à la gestion des affaires publiques.
Force est de reconnaitre que les femmes et les jeunes sont encore sous représentés au niveau des instances de prises de décisions, comme en attestent les statistiques. Par exemple, sur les 11 gouverneurs de région, il n’y a ni femme ni jeune. Il en est de même que pour les 9 présidents de Conseils régionaux.