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Douanes: la guerre de succession
Publié le mercredi 17 octobre 2018  |  Info Matin
7eme
© aBamako.com par A S
7eme rencontres régionales des Douanes de l’Afrique occidentale et centrale
Bamako, le 24 octobre 2016 la rencontres régionales des Douanes de l’Afrique occidentale et centrale s`est tenu a Bamako
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Depuis quelque temps, la bataille fait rage au niveau des douanes du Mali pour la succession de l’actuel patron qui doit faire valoir ses droits à la retraite en décembre prochain. Pressenti pour ce poste, le sous-directeur du renseignement et des Enquêtes douanières fait, depuis plus d’un mois, l’objet d’une campagne de dénigrement. Ce qui jure avec le décret n° 148 du 02 mars 2012, déterminant le cadre organique de la direction générale des Douanes.

Les auteurs et commanditaires de cette campagne, contre le sous-directeur du renseignement et des Enquêtes douanières, se basent sur le décret n° 121 du 31 janvier 2013, portant plan de carrière des fonctionnaires des Douanes déterminant les emplois correspondant aux grades des fonctionnaires de la Douane.

Un décret galvaudé ?
Selon ce décret, pour être nommé directeur général des Douanes, il faut avoir le grade d’inspecteur de classe exceptionnelle.
Mais ce décret n’est plus de saison. Le président de la République, à travers le ministre de l’Économie et des Finances, a toujours pris en compte le cadre organique de la direction générale des Douanes pour procéder aux nominations des directeurs généraux à la Douane.
Mieux que le décret du 31 janvier 2013, celui du 02 mars 2012 stipule que pour être nommé directeur général des Douanes, les cadres de la Douane doivent être de la catégorie A avec, à la clé, des états de service exceptionnels.
C’est le cas, en 2010, de l’inspecteur Modibo Maïga, nommé directeur des Douanes, en lieu et place de Amadou Togola.
À l’époque, Modibo Maïga avait le même grade (colonel) que Mamadou Traoré, actuel Sous-directeur du Renseignement et des Enquêtes douanières. Et, coïncidence pour coïncidence, il occupait le même poste que l’inspecteur Mamadou Traoré.
Alors pourquoi veut-on, coûte que coûte, empêcher la nomination du colonel Mamadou Traoré à la tête des Douanes du Mali ?
« La raison est connue : on ne veut pas d’un directeur qui n’est pas manipulable à la tête de la Douane », explique une source proche de la direction générale.
Joint au téléphone, un inspecteur du Bureau des Douanes de Faladié est, quant à lui, formel : « On peut ne pas aimer l’inspecteur Mamadou Traoré, peut-être, pour sa rigueur ; mais tout le monde, y compris ceux qui ne l’aiment pas, reconnaît que c’est un bosseur ». Comme en témoignent ses résultats dans les bureaux de Douane où il est passé.

Résultats exceptionnels
Nommé, en mars 2015, chef du Bureau des Produits pétroliers (BPP), les recettes sont passées de 7,3 milliards CFA à 18 milliards CFA par mois, selon notre source, soit une hausse de 11 milliards CFA/mois.
Pour l’encourager, l’ancien ministre Mamadou Igor Diarra, alors patron des Finances du Mali, lui a envoyé une lettre de félicitations avec ampliation à son directeur général, qui n’était autre que Modibo Kane Keïta.
À la tête de la Brigade Mobile d’Intervention de la Douane (BMI), l’inspecteur Mamadou Traoré a réalisé la plus grosse prise d’armes jamais réalisée dans notre pays, mais aussi, la plus grosse saisie de cocaïne pure : 116 kg. Pour l’encourager, il a été décoré de la médaille « Étoile d’Argent du Mérite National ».
Au Bureau des Douanes de Kati, il a fait passer les recettes de 384 millions CFA à plus de 4 milliards CFA par mois.
Ainsi, cinq mois après sa nomination à la tête de la Sous-direction du Renseignement et des Enquêtes douanières, l’actuel directeur général des Douanes, Aly Coulibaly, lui a adressé une lettre de félicitations pour ses résultats.
C’est au regard de ce parcours, pour le moins brillant, que l’inspecteur Mamadou Traoré est perçu, à la Douane comme au plus haut sommet de l’État, comme le digne successeur de son patron. Lequel doit faire valoir ses droits à la retraite en décembre prochain.
Cependant, il ne s’est jamais mêlé de cette bataille de succession qui le laisse, d’ailleurs, de marbre.
Par Sidi Dao
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