Le gouvernement a donné jeudi après-midi son accord à l’envoi d’une septantaine – soit vingt de plus qu’initialement envisagé – militaires belges pour assurer la protection des instructeurs européens de la mission de formation et de conseil à l’armée malienne (EUTM) à partir de début juillet, a-t-on appris de bonnes sources.
L’envoi de ce détachement de « Force Protection » pour compléter un contingent espagnol a été décidé lors d’un Conseil des ministres électronique, a-t-on précisé au ministère de la Défense.
La question de l’augmentation de la participation belge à l’EUTM-Mali avait déjà été abordée la semaine dernière en conseil ministériel restreint, mais renvoyée à un groupe de travail en raison de réticences des deux partis socialistes, a confié un spécialiste du dossier à l’agence BELGA.
Répondant à une demande de la France, le Conseil ministériel restreint a approuvé le 13 mars la proposition du ministre de la Défense, Pieter De Crem (CD&V), de déployer un contingent d’une cinquantaine de militaires au Mali pour assurer la protection des formateurs européens.
La décision des principaux ministres du gouvernement portait alors sur l’envoi d’un peloton – soit une trentaine d’hommes, renforcés avec des moyens logistiques à l’académie militaire de Koulikoro, une localité située à une soixantaine de kilomètres au nord-est de Bamako.
La Belgique fournit déjà, depuis fin mars, un détachement aérien à l’EUTM Mali, comptant deux hélicoptères Agusta A109 en configuration d’évacuation médicale, mis en oeuvre par 35 personnes. Ils sont basés à Bamako.
L’EUTM est dotée d’un budget de 12,3 millions d’euros pour les frais généraux pour un mandat initial de quinze mois, éventuellement renouvelable. Chaque pays contributeur – une bonne vingtaine, sous commandement français – finance le déploiement de ses militaires.
Son quartier général est situé à Bamako, où elle mène aussi depuis plus d’un mois une mission de « conseil et d’expertise » afin de réorganiser l’armée malienne; qui avait été incapable de résister aux groupes armés ayant envahi le nord du pays et qui menaçaient Bamako début janvier. L’UETM doit former au total quatre bataillons – soit quelque 2.500 soldats, « la moitié de l’armée malienne » – par tranche de deux mois et demi environ.
Pour la Belgique, la durée initiale de cette nouvelle mission de protection est de quatre mois, renouvelable, avec un coût estimé à 2,2 millions d’euros par période, selon la Défense.