Accusé d’avoir commis plusieurs vols et chef d’une bande d’association de malfaiteurs Boubacar Touré dit Bassidiki, un grand repris de justice condamné à mort
Il comparaissait pour la troisième fois devant les assises pour répondre du crime d’association de malfaiteurs, vol qualifié et complicité, détention illégale d’arme à feu. Lors des deux premiers jugements, Bassidiki a été purement et simplement acquitté faute de preuve. Malheureusement pour lui, lors de sa dernière comparution, il a été déclaré coupable et a écopé de la peine capitale.
Boubacar Touré dit Bassidiki alias Laye est tombé dans la délinquance depuis une vingtaine d’années en commettant des larcins. Le petit voleur de quartier a pris peu à peu de l’envergure et atteint une nouvelle dimension en devenant le parrain d’une horde de jeunes malfaiteurs. II décida désormais de s’attaquer à des cibles plus importantes et plus nanties : les grands magasins, les supermarchés, les industries et les grandes sociétés nationales et même les multinationales. Pour les besoins de la cause, il se fit entourer d’individus dont certains, dont rompus comme lui, dans le vol, le maniement des armes et dans la conduite des voitures et des engins à deux roues.
Une bande de caïds se forma alors autour de lui dans le but d’attenter à la sécurité des personnes et leurs biens. Le groupe était composé outre Boubacar dit Bassidiki Touré alias Laye lui-même de Souleymane Diarra dit Papa alias le Malien, Soumaïla Dembélé dit Soumy et de Almamy Traoré dit Mahi ;
L’association ainsi constituée, le parrain et sa bande entreprirent une croisade à travers la ville de Bamako. Ils commirent, entre le mois de mai 2009 et le mois d’août 2010 plus d’une vingtaine de cambriolages, les uns plus crapuleux et plus spectaculaires que les autres, mais la plupart perpétrée dans la nuit, par effraction et surtout à mains armées. II s’agit entre autres:
- du vol de la somme de 8.178.000 FCFA commis avec effraction courant juillet 2009 dans la boutique de Mamadou Dian Diallo ;
- du vol à mains armées et avec effraction, commis à l’usine SAPEC dans la nuit du 23 au 24 mai 2010, où la bande de Bassidiki Touré emportera un coffre fort contenant plusieurs objets et des bijoux de valeur, des copies de titres fonciers et une somme d’environ 50.000.000 de FCFA ;
- du cambriolage du magasin ORCA, commis le 10 août 2009, qui rapporta à la bande la somme de 7.900.000 FCFA ;
- du braquage de l’hôtel de Nyuma Beleza commis le 10 janvier 2009, au cours duquel le groupe s’empara d’un coffre fort contenant la somme de 1.045.000 FCFA ;
- du vol de plusieurs objets d’une valeur de 3.000.000 de FCFA commis à espace Orange de Niamakoro Koko le 4 avril 2010. D’autres boutiques, magasins et sociétés, notamment la subdivision EDM S.A de Djélibougou, la Papeterie du Soudan, la Boulangerie Buru Nyuman, la Pâtisserie Sirifila, les boutiques de Svetlana Nikolaevna Kondonchko, de Mamadou Diarisso et de Souleymane Fofana furent également cambriolées pendant la même période, par le même gang et avec le même mode opératoire.
II est constant que Boubacar Touré dit Bassidiki alias Laye a formé autour de sa personne une bande de délinquants spécialisés dans l’attaque et le cambriolage des grands magasins, mais surtout dans le vol de coffres forts. Cette bande a été formée dans l’unique but d’attenter aux personnes et aux biens et chacun de ses membres y a adhéré en toute connaissance de cause.
Lors de leur comparution devant les assises le mardi 22 mai, les accusés (Boubacar Touré dit Bassidiki alias Laye, Souleymane Diarra dit Papa alias le Malien, Almamy Traoré dit Mahi, Soumaïla Dembélé dit Soumy, Zoumana Dembélé, Bakary Dembélé et Takpara Assongo Essotina) ont tenté de nier une grande partie des faits, chacun faisant semblant de ne pas connaître les autres et ne reconnaissant que quelques cas de vols prétendus commis isolément.
Ce moyen de défense n’est d’ailleurs pas surprenant de la part de ces bandits de grand chemin qui sont des habitués des procédures judiciaires toujours pour des faits similaires. Les moyens utilisés (armes, véhicules de marque Mercedes) et la nature de certains butins (coffres forts) font que les accusés ne pouvaient opérer isolément. L’expertise et l’intervention de chacun d’eux étant nécessaires pour la réussite de leurs opérations devenues de plus en plus sophistiquées et de grande envergure.
Après les différents débats, Boubacar Touré dit Bassidiki alias Laye, Souleymane Diarra dit Papa alias le Malien, Almamy Traoré dit Mahi et Soumaïla Dembélé dit Soumy ont été condamnés à mort par la Cour. Tandis que les autres accusés Zoumana Dembélé, Bakary Dembélé et Takpara Assongo Essotina ont été acquittés faute de preuve.
