Le souci du HCR est d’assurer une bonne participation de ces refugiés à la présidentielle de juillet en toute liberté, dignité et sécurité. Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, a célébré le 20 juin, la Journée mondiale des réfugiés. Cette célébration intervient à un moment où de nombreux compatriotes vivent sur des sites de refugiés. Face à la terreur et à la persécution, ils ont tout simplement fait le choix de partir. Pays d’accueil par excellence, le Mali n’avait jamais connu pareille tragédie. Le citoyen malien a goûté au pénible déracinement du fait de la guerre laissant derrière lui tout ce qu’il a de plus cher. Selon le nouveau rapport du Haut commissariat des refugiés (HCR) sur les tendances mondiales, les déplacements forcés n’ont jamais été aussi nombreux depuis 18 ans. La crise en Syrie étant devenue un nouveau facteur majeur de déplacement forcé dans le monde. Ce rapport relève que plus de 45,2 millions de personnes étaient déracinées. Ce chiffre comprend 15,4 millions de refugiés 937 000 demandeurs d’asile et 28,8 millions de personnes forcées de fuir à l’intérieur des frontières de leurs propre pays.
Dans notre pays, c’est l’Association des anciens volontaires des Nations unies (AAVNU) qui a commémoré cette journée en collaboration avec le HCR et l’Union des refugiés du Mali (URM). Le thème retenu pour l’année 2013 est : « Une seule famille déchirée par la guerre, c’est déjà trop ». La célébration qui s’est déroulée à Daoudabougou au siège de l’association, était présidée par Mme Marie Antoinette Okimba Bousquet, représentante du HCR au Mali. C’était en présence de Issiaka Sangaré représentant le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire, Mamadou Santara, le coordinateur de l’AAVNU, Alassane Savane Sy représentant des refugiés et une forte représentation des communautés de refugiés au Mali.
Avec la crise, la commission d’organisation, à travers le bureau du Haut commissariat des nations unies pour les refugiés (UNHCR) à Bamako, a décidé de célébrer cette Journée mondiale dans la plus grande simplicité. Celle-ci n’a cependant pas entamé la symbolique de l’événement qui exprime toute la compassion à l’endroit des refugiés dans le monde et salue le travail et le courage de tous ceux qui s’occupent de la survie et du bien-être de ces personnes en détresse. La cérémonie a débuté par un numéro combinant danse et chant, présenté par une troupe ivoirienne désireuse d’exprimer l’amertume quotidienne des refugiés.
Mamadou Santara, le coordinateur de l’AAVNU, a rappelé la collaboration de son association avec le HCR. L’AAVNU est ainsi devenue un partenaire stratégique du Haut commissariat des Nations unies pour les refugiés (UNHCR). Ce partenariat a débuté en 1995 par la signature du premier accord de partenariat. L’AAVNU intervient essentiellement auprès des refugiés sous forme d’assistance sociale, notamment sur le plan de la santé, de l’éducation, de la formation professionnelle et des activités génératrices de revenus. « Nous exhortons nos frères et sœurs refugiés qui sont en train de traverser actuellement cette dure épreuve de vie de réfugiés dans leurs pays d’asile et les invitons à redoubler de courage, mais surtout à garder dans leur esprit, l’espoir d’un avenir radieux face à un passé sombre. Nous voudrions qu’ils sachent qu’être réfugié n’est pas une fatalité en soi et que tout homme est un réfugié potentiel», a déclaré Mamadou Santara.
La représentante du HCR s’est préoccupée de la situation dans notre pays qui est devenu la scène d’un conflit qui a forcé plus de 170 000 Maliens à se refugier dans les pays limitrophes. Et plus de 300 000 autres à quitter leur foyer, leur travail, leur village pour se déplacer à l’intérieur de leur pays afin d’échapper aux combats et aux exactions. Elle dira que «l’ennemi commun de l’humanité est la guerre qui reste la principale cause de déplacement des populations au monde». Elle a ainsi fait un tour d’horizon des zones de conflit dont les habitants sont obligés de chercher refuge vers d’autres horizons. Elle a notamment cité la Syrie, les afflux massifs en RD Congo, du Soudan vers le Sud Soudan et l’Ethiopie et du Mali vers la Mauritanie, le Burkina Faso et le Niger.
En ce qui concerne les refugiés et déplacés maliens, Mme Bousquet a annoncé un travail en collaboration avec les autorités maliennes et les pays limitrophes dans le souci d’assurer une bonne participation des refugiés aux élections présidentielles de juillet en toute liberté, dignité et sécurité.
Les refugiés par le biais de leur représentant, Alassane Savane Sy, ont remis au HCR et au représentant du ministre un cahier de doléances qui rassemble toutes leurs préoccupations.
La cérémonie a pris fin par la visite des stands exposant les produits issus des activités de ces refugiés.