Le samedi 13 octobre 2018, la rappeuse Aminata Dagnoko dite Ami Yèrèwolo était face à la presse à la Maison de la presse de Bamako pour informer les mélomanes du lancement officiel de son deuxième album intitulé « Mon combat ». C’est un album composé de 15 titres (8 titres en featuring et 7 titres en solo) où elle parle de la discrimination et des violences faites aux femmes, de l’éducation et bien d’autres sujets. L’album est déjà sur le marché au prix de 5000 FCFA.
Avec cet album, la rappeuse Ami Yèrèwolo compte donner un nouveau souffle au rap féminin. « C’est un album composé de 15 titres (8 titres en featuring et 7 titres en solo). Je parle de la discrimination et des violences faites aux femmes, du respect des droits des enfants, de l’éducation. C’est un album qui a vu la participation de Master Soumy, Pamela Bajogo, Yeli fuzzo, Natty (la fille de salif Keita), Monza de la Mauritanie», a-t-elle dit. Avant d’ajouter que son rôle est de révolutionner le hip-hop féminin. « On me dit féministe mais moi je ne me vois pas en tant que telle. Je me bats juste pour que les femmes soient respectées. Nous sommes dans une société exigeante où la femme est reléguée au second niveau et ça ce n’est pas normale. Si c’est pour autant qu’on m’appelle féministes, eh ! Tant mieux », a-t-elle dit.
Des difficultés et polémiques comme celle-ci Yèrèwolo en a connu dans sa carrière. « Personne n’a jamais fait de la musique dans ma famille d’où l’incompréhension de mes parents quand je leur ai dit que je voulais être une rappeuse au lieu de me retrouver derrière un bureau. Ce fut très dur pour moi mais que faire face au destin. C’est la musique qui est venue vers moi et faible que je suis, je n’ai pas pu résister aux caresses de ses mélodies. Plusieurs stigmates nous sont collés parce que nous sommes des filles qui faisons du hip-hop. Mais grâce à mon combat, ma persévérance, je me suis imposé là où plusieurs de mes copines ont baissé les bras », a-t-elle dit.
Répondant aux questions des uns et des autres, la rappeuse Ami Yèrèwolo a précisé que ce second album est plus mature que le premier. Quant à Zakaria Maïga du studio de production de l’album, il a invité tout le monde à se procurer de ces belles mélodies. Au cours de cette conférence de presse, les journalistes ont pu déguster un avant goût de cet album à travers la projection de quelques titres.
A signaler que la rappeuse Ami Yèrèwolo prévoit un grand concert géant le 23 mars 2019 au Palais de la Culture de Bamako. Ami yéréwolo, la femme qui incarne dix ans de succès dans le rap et l’émergence au Mali du rap féminin, est incontestablement la plus connue des rappeuses du pays. Elle est, depuis 2019, la tête de proue du rap féminin au Mali. Aminata Dagnoko ou Ami yéréwolo pour ses fans détient une licence en finance comptabilité. A part la passion, rien ne l’a prédestinait à être rappeuse. D’où la stupéfaction de ses parents quand elle leur informa aux aurores de l’année 2009 de son envie de « tchatcher ».
Incomprise mais croyant bien en ses rêves, « Denfari » comme on la surnomme se lance contre vents et marrée à l’assaut du beat et des rimes pour prouver à tous que le rap n’est pas seulement un « truc » de mec. En 2014, elle sort son premier album intitulé « Naissance » et ce fut une bombe. Puissant et savamment dosé, cet album va faire de Ami yèrèwolo la nouvelle coqueluche du Rap. C’est déjà la consécration et les récompenses ne font que pleuvoir : Meilleure artiste féminin au « Kalata Musiques Awards » en 2014, meilleure rappeuse au « Mali hip-hop Awards » en 2016, 2ème du « Prix découverte RFI » en 2017, trophée « Femmes battantes » à la 4ème Edition APPEM en 2017.