L’élaboration d’une politique nationale des enseignants au Mali est au cœur d’un atelier de formation de trois jours (mercredi, jeudi et vendredi) à l’Hôtel Azalai Salam de Bamako. Les travaux d’ouverture de la rencontre ont eu lieu, ce mercredi 17 octobre 2018, sous la présidence de M. KINANE AG GADEDA, secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale, en présence de M. Hervé HUOT-MARCHAND, chef de bureau de l’UNESCO à Bamako, ainsi que plusieurs participants.
Identifier les principaux ajustements à apporter au rapport diagnostic sur la question enseignante et les moyens pour y parvenir ; analyser les résultats du rapport de l’étude diagnostique de 2015 à la lumière de l’ODD4 et des changements intervenus dans le système éducatif depuis cette date, tels étaient les thèmes à l’ordre du jour de la première journée de cette formation. Pour le deuxième jour, les participants vont s’approprier du guide sur les politiques enseignantes. La troisième session de cette de formation vise à identifier les membres de l’Équipe technique nationale ; partager les missions et rôles de l’ETN et valider une feuille de route.
Dans son discours d’ouverture, M. KINANE AG GADEDA, secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale a fait savoir que la question enseignante est au cœur des enjeux actuels du secteur de l’éducation. Car selon lui, ces enjeux constituent indéniablement le moteur du système éducatif, depuis l’enseignement maternel jusqu’au niveau supérieur, les enseignants méritent toutes les attentions possibles, à travers des politiques et stratégies visant à améliorer leur situation. Ces stratégies, poursuit-il, doivent être pensées comme des priorités. Pour Kinane Ag GADEDA, les défis auxquels renvoie la question enseignante, de nos jours, sont multiples : formation initiale et continue ; politique de recrutement et affectation ; gestion des progressions de carrières, amélioration de la qualité ; intégration des enseignants du secteur non formel… Le secrétaire général a fait savoir que face à ces enjeux, notre politique enseignante doit être redynamisée pour impérativement gagner en lisibilité et en efficacité. Selon lui, ce travail passe par l’élaboration d’outils et de documents de politiques et de stratégies qui ne constituent pas juste une actualisation des ressources préexistantes, mais qui soient conçues de manière renouvelée, inclusive et holistique.
Kinane Ag GADEDA dira que le Mali est engagé dans la dynamique d’élaboration et même actuellement de finalisation, du nouveau programme décennal de développement de l’éducation (PRODEC II) qui couvrira la période 2019-2029. Selon le secrétaire général, le développement de la profession enseignante constitue la deuxième priorité du PRODEC II. Pour lui, toutes les importances sont accordées à ce sujet et le département est déterminé à affronter les défis auxquels sont confrontés les enseignants. Il a profité de l’occasion pour rappeler qu’en mai 2018, un atelier appuyé par l’UNESCO a permis d’identifier les besoins en termes de documents de politique et de stratégie pour le développement de la profession enseignante. Ensuite, Kinane AG GADEDA a souligné qu’après ce temps de partage d’expériences et expertises, il importe désormais d’entamer le processus d’élaboration d’une politique nationale holistique des enseignants basée, notamment sur l’étude diagnostique sur la question enseignante élaborée en 2015. Enfin, le secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale a fait savoir qu’il reste convaincu qu’il ne peut y avoir d’éducation de qualité sans enseignants de qualité. Pour lui, les enseignants doivent être bien formés, impliqués dans leur travail et disponibles pour les apprenants en exerçant leur métier dans des conditions satisfaisantes, aidés et soutenus par un dispositif national lui aussi de qualité.
SABA BALLO