Aucune casserole, minime soit-elle, la discipline, l’engagement et le renouveau. Aly Coulibaly a de quoi se sentir fier de son passage à la tête de l’administration des Douanes. En presque deux ans de gestion à la Direction Générale des Douanes du Mali, il a réussi à imprimer ses marques à ce service pourvoyeur des caisses publiques.
Tous les connaisseurs de l’administration des Douanes sont unanimes sur un fait : le départ de Aly Coulibaly consacre la fin de l’épopée d’une génération fabuleuse des cadres valeureux des douanes. Ceux qui ont fait leur entrée aux douanes du Mali en début des années 1980. Ceux-là mêmes qui ont écrit des pages glorieuses de l’administration des douanes maliennes.
Les recettes annuelles qui étaient à l’ordre de centaines de millions en début des années 1990 ont été portées en milliards, puis en centaines de milliards. En deux ans, Moumouni Dembelé (ancien DGD) portera ces recettes à 300 milliards, son successeur Modibo Kane Kéita les propulseront à 500 milliards, même plus. Et Aly Coulibaly, à la surprise générale, dans un contexte économique difficile renflouera le Trésor public de la coquette somme de 585 milliards, soit 215 milliards au titre des importations de produits pétroliers et 370 milliards au titre des marchandises solides.
Conscient de la double mission (fiscale et économique) le Directeur Général sortant a réussi à mettre au cœur de ses actions le sacrifice ultime pour les Finances publiques. C’est pourquoi sous son impulsion les agents des douanes, au péril de leur vie, étaient engagés jour et nuit partout dans le pays et au niveau des bureaux subrégionaux.
Ce sacrifice n’a pas été vain, car pour la première fois dans l’histoire des douanes, le président de la République a tenu lui-même à commémorer la journée internationale des douanes avec les gabelous en janvier 2018. Un monument aux morts a été majestueusement érigé au centre de la Direction Générale des Douanes, en mémoire des douaniers tombés pour la Patrie.
Très rattaché à la bonne gouvernance et aux résultats, Aly Coulibaly a fait de son arme favorite la participation collective à l’atteinte des objectifs. Toute chose qui a nécessité la mise à niveau des ressources humaines par des formations pointues sur le plan militaire et professionnel.
Auréolé de plus de trente ans d’expérience aux services des douanes maliens, l’Inspecteur Général des Douanes Coulibaly a eu à faire une répartition judicieuse des cadres valeureux à la tête des différentes directions, sous directions, directions régionales, bureaux et brigades des douanes. Souvent contre de fortes adversités, il est resté égal à lui-même en mettant l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Ainsi, la stratégique Direction de Renseignement et des Enquêtes a été confiée à l’Inspecteur Madou Traoré, celle des Produits pétroliers à l’inspecteur Amadou Traoré et le bureau principal de Kati à l’Inspecteur Mohamed Coulibaly. Tous, des hommes de sérail.
Dans un contexte économique extrêmement difficile, il était engagé avec l’ensemble des douaniers à honorer les objectifs des recettes assignés à la Direction Générale des Douanes au titre de l’année budgétaire 2018, qui est à l’ordre de 600 milliards F CFA. Et cela était sur une bonne voie, en illustre la mobilisation de 62 milliards au titre du seul mois de juillet.
De même, Aly Coulibaly en synergie avec son ministre de tutelle Boubou Cissé, peut se targuer d’avoir réussi le challenge du financement par budget propre des élections présidentielles de 2018.
« Personne n’est éternelle sur le fauteuil de Directeur, qu’ils ne se pressent pas ils auront leur tour… » aimait-il dire avec un large sourire. Surtout lorsque certains avaient amorcé une véritable cabale médiatique contre sa personne.
La tête haute, Aly Coulibaly peut passer le flambeau à Mahamet Doucouré et sortir par la ‘’grande porte’’ des douanes. Ce départ ne sera pas de tout repos pour lui, car son expertise sera toujours d’un grand apport pour les douanes maliennes.