Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Problématique de la paix au Mali : Le pacte du 15 octobre est un camouflet pour notre peuple !
Publié le lundi 22 octobre 2018  |  L’Inter de Bamako
Comment


L’on rappelle que les protagonistes de la crise du Nord ont signé, le 15 mai, puis le 20 juin 2015, un Accord de paix connu sous le nom d’accord de paix d’Alger censé mettre un terme au douloureux conflit qui ensanglante notre pays depuis la première République. Ce conflit a atteint, en 2012, un seuil profondément inquiétant lorsque les trois régions Nord de notre pays ont été occupées par le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et ses alliés comme le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), Ansardine.

Pour inviter le parrain du MNLA dans la danse, Dioncounda Traoré, président illégitime de la ‘’transition’’ a fait appel à François Hollande pour qu’il se lance dans la bataille pour la reconquête du territoire malien occupé. C’était l’occasion rêvé pour le retour de l’armée française sur notre sol.



Il faut le dire, ce retour a été tramé aux dépens de notre pays par les gouvernants maliens ayant pris effet et cause pour le colonisateur français. Un accord de paix a germé de terre en Algérie pour lancer les fondements inavoués et inavouables de la partition de fait de notre territoire national.

Trois ans après, le constat est cuisant: le Nord-Mali reste un véritable no man’s land et en particulier la région de Kidal, ce Quartier général (QG) du MNLA transformé en QG pour la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).

Point n’est besoin de dire ici que la région de Kidal échappe complètement au gouvernement de la République du Mali pendant que la France par son armée sait tout dans les moindres détails sur cette région. Le fait majeur a rappelé à ce sujet c’est que le vieux rêve français de construire sa forteresse militaire à Tessalit a bien vu le jour. Dès lors, allez savoir ce que fait là-bas la France.

L’insécurité, que Manassa Dagnoko, présidente de la Cour constitutionnelle qualifiait de résiduelle, coupe de plus en plus le sommeil des Maliennes et des Maliens. Le Centre du pays, quoi que l’on dise, fait l’objet de criminalité effroyable. Là-bas, un conflit intercommunautaire a été forgé de toute pièce par des hommes et des femmes qui n’ont nul intérêt dans la paix et dans la concorde entre les communautés Dogon et Peul qui vivaient jusque- là en parfaite symbiose.

En tout cas, comme au Rwanda, les atrocités ont lieu dans le septentrion malien sous le nez et la barbe de l’armée coloniale française (quand bien même il ne se passe pas de mois où l’on n’entend pas que les militaires de l’opération Barkhane ont «neutralisé» des djihadistes à Kidal, Gao ou Tombouctou !). Tout ce scénario a été compris par notre peuple travailleur comme un gros bluff au visage des aveugles et de tous ceux qui refusent de voir la triste réalité en face: la France n’est pas au Mali pour servir la paix. Elle a ses calculs.



En tout cas, le général De Gaule disait à qui voulait l’entendre que «La France n’a pas d’ami, elle a des intérêts.» La France ne saurait être neutre dans la politique de décentralisation en cours dans notre pays depuis l’ère Alpha Oumar Konaré. Il faut donc dire que dans la crise sécuritaire au Mali, la France fait absolument partie du problème et non de sa solution.

Le minimum pour tous ceux qui se battent pour le Mali c’est de comprendre cette simple vérité d’Albert Einstein qui avait averti: «Si vous avez un problème et que vous comptez sur la classe politique pour le résoudre à votre place, vous avez deux problèmes : on ne règle pas les problèmes avec ceux qui les ont créés.» La France est au cœur de la crise du Nord, elle ne saurait aider à résoudre ladite crise.

On va simplement dire que l’accord de paix d’Alger a lancé dans les faits les bases de la désintégration de notre territoire national. Sans nul doute, il y a donc là un véritable camouflet, une humiliation à l’adresse de notre peuple travailleur par ceux qui se nourrissent de son sang (de l’intérieur comme de l’extérieur des frontières nationales).

Le nouveau découpage territorial à l’œuvre au Mali est à coup sûr l’amorce officielle du processus de désintégration du Mali (là nous souhaitons nous tromper).

Lorsque nous avons pris connaissance de la signature de ce qu’il convient de nommer ‘’pacte pour l’accélération du processus d’Alger pour la paix et la réconciliation’’, nous avons compris qu’il y a là une autre humiliation de nos masses travailleuses, un véritable camouflet pour notre peuple.

Ce pacte a été signé par côté malien par le ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale en la personne de Lassine Bouaré. Messieurs Sidi Brahim Ould Sidatt a signé ledit pacte au nom de la CMA et Me Harouna Toureh pour la Plateforme.

Enfin, pour le compte de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA), Mahamat Saleh Annadif, a signé le pacte de l’accélération du processus d’Alger pour la paix et la réconciliation au Mali. Ce pacte ainsi signé doit son existence à la faveur de la 28ème session du Comité de suivi de l’accord (CSA) dit de paix d’Alger.

Pour montrer que cet accord n’avait pas lieu d’être, dans les lignes du pacte du 15 octobre courant, on lit entre autres qu’il faut maintenir «une sincère et véritable dynamique de paix».

Cette dynamique consiste en:

– L’opérationnalisation effective des autorités intérimaires dans les localités où elles sont installées.

– La réalisation du Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) de ceux qui ont pris les armes contre le Mali.

Comme on le constaterait avec discernement, l’accord n’a pratiquement rien donné en trois ans d’application. Mais il ne peut en être autrement quand on sait que ledit accord de paix n’a pas été élaboré par le peuple malien lui-même et donc n’engage que ceux qui l’ont rédigé abstraction faite de la volonté populaire.

Cette petite vérité ne sort pas des gros livres de politologie, mais il faut retenir que l’on ne peut rien élaborer de bon pour le peuple sans la participation active et effective du peuple lui-même.

Comme on le dit chez nous: ‘’On ne peut raser la tête de quelqu’un en son absence’’.

La seule issue fiable de cet imbroglio sécuritaire, social, économique et politique ne peut être trouvée que dans et par les concertations nationales inclusives qui sera l’occasion idoine d’exposer les problèmes et tous les problèmes auxquels le Mali est confronté et cela dans tous les secteurs de la vie nationale.

Par cette occasion qui ne permettra plus de remettre en selle ceux qui se sont rendus coupables des forfaitures ayant entraîné le Mali là où tout le monde connaît, toutes les responsabilités seront situées dans cette impasse globale qui non seulement disloque la nation, mais aussi humilie notre peuple.

On peut simplement dire que l’accord d’Alger et le pacte de Bamako ne peuvent redonner confiance à notre peuple travailleur épris de paix, de justice et de développement.



Il est temps et alors grand temps d’aller aux concertations nationales pour guérir enfin notre pays de cette démocratie nauséabonde qui assassine l’espoir à nos masses laborieuses car cette démocratie dictée par la France s’applique indéniablement au Mali aux dépens de notre peuple.

Fodé KEITA
Commentaires