Après un difficile trajet sur une route poussiéreuse, le Centre de formation en entrepreneuriat agricole se dévoile au milieu d’une végétation dense, en pleine brousse, près du village de Sinkoro. A l’intérieur de la cour, des machines agricoles fabriquées sur place séduisent les visiteurs qui découvrent l’endroit à la faveur de la journée porte-ouverte de l’Association jeunesse actions (AJA-Mali) le 20 octobre 2018.
Situé dans la commune rurale de Baguineda, non loin de Bamako, le centre est une des fiertés d’Ismaïla Sarr, technicien en métallurgie, responsable de l’atelier de fabrication des machines agricoles. «Nous fabriquons des machines agricoles ici à Baguinéda et nous formons des jeunes venus de différentes localités rurales et même de Bamako », explique-t-il débout auprès d’une batteuse de mil fraichement sortie de l’atelier.
Ismaïla déplore le peu d’intérêt des autorités pour les produits fabriqués par les jeunes entrepreneurs locaux qui ne bénéficient pas des marchés publics comme ils le souhaitent. «Nous, les artisans, avons besoin d’aide pour que le pays soit développé. C’est ce qu’on a fait dans les pays développés pour les artisans. Ils ont été appuyés par leurs gouvernements qui achètent leurs produits ; souvent à travers des subventions», poursuit-il.
AJA-Mali est avant tout une ONG nationale d’appui à la promotion de l’emploi et à l’insertion socio-économique des jeunes et des groupes de femmes en situation difficile. «Nous transformons beaucoup de fruits locaux dont la mangue, la tomate, la papaye, la goyave. Nous les transformons en confiture et en jus », raconte Kadiatou Diarra, une jeune dame de Baguineda, exposant des échantillons de produits transformés.
Pour Amadou Baba Diarra, le directeur de AJA-Mali, le but de la journée porte-ouverte est de rendre visible le centre et ses produits humains. « Le centre existe depuis 2010, donc il a fait des choses en terme de formation professionnelle. C’est une opportunité pour nous de braquer les phares sur ce que nous avons fait et d’avoir le feedback du public cible, des autorités et des partenaires», affirme le directeur du centre.
Le défi de AJA-Mali , c’est se faire connaître surtout afin d’être sollicité davantage par les autorités et le grand public. Elle dispose de trois centres de formation qui accueillent 600 apprenants. Il s’agit du Centre Equifemme situé à Bamako dans le quartier de Daoudabougou ; du Centre de formation et de perfectionnement de Médine à Bamako et du Centre de formation en entrepreneuriat agricole de Baguineda.