La construction de l’ouvrage entre dans le cadre d’un ambitieux projet agricole intégré qui coûtera plus de 121 milliards de Fcfa. Les travaux de construction du barrage seuil de Djenné vont bientôt reprendre. Le ministre de l’Agriculture, Baba Berthé, a procédé la semaine dernière à la relance symbolique des travaux. Il faut rappeler qu’après le coup d’Etat de mars 2012, le chantier exécuté par l’entreprise chinoise China Géo-Engineering Corporation (CGC), avait connu un arrêt.
La réalisation du barrage seuil de Djenné fait partie des activités du Programme de développement de l’irrigation dans le bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS). Ce programme est financé par plusieurs partenaires dont la Banque islamique de développement (BID), le Fonds koweitien de développement agricole (FKDEA), la Banque arabe de développement économique en Afrique (BADEA), la Banque d’investissement et de développement communautaire (BIDC) de la CEDEAO et le Fonds saoudien.
Ce programme qui s’étend de 2010 à 2015 coûtera 121,35 milliards Fcfa. Il a pour objectif la consolidation de la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté à travers l’augmentation des productions agro-sylvo-pastorales et piscicoles. Outre le seuil de Talo déjà réalisé, le PDI-BS va réaliser deux autres ouvrages de dérivation du même type à Djenné sur le Bani et à Kourouba (cercle de Kangaba) sur le fleuve Sankarani. En phase de croisière, il est attendu une production additionnelle de 52.000 tonnes de riz paddy, 3.620 tonnes de légumes, 588 tonnes de viande bovine, 6 millions de litres de lait et 880 tonnes de poisson. Le programme touchera près de 12.000 exploitations agricoles dont la plupart sont des femmes et des jeunes.
La réalisation du barrage seuil de Djenné s’inscrit dans le cadre des activités de la composante développement des infrastructures de production du PDI-BS. Ce barrage seuil qui sera réalisé par une entreprise chinoise coûtera 19,549 milliards Fcfa pour un délai d’exécution initial de 37 mois. Avant l’arrêt des travaux, l’entreprise avait promis de s’investir pour livrer l’ouvrage avec une avance de 6 mois sur le délai contractuel.
Les travaux de réalisation prévoient un seuil mobile constitué d’un ouvrage en béton en travers du lit mineur du Bani. Sa longueur totale est de 315 mètres. Il se décompose en 7 travées d’écoulement de 42 mètres équipées chacune de 28 hausses. Ces dernières sont composées de panneaux métalliques rectangulaires manœuvrés à l’aide d’un chariot, comme c’est le cas sur le barrage de Markala.
La passe à poisson est aussi un ouvrage constitutif du seuil destiné à la libre circulation des poissons migrateurs. Il s’agit de 44 bassins séparés par des chutes de 0,15 mètre. La réalisation du barrage comprend également un pont-route à poutres latérales en treillis d’une longueur totale de 346,95 mètres situé au-dessus du seuil. Des digues de fermeture situées de part et d’autre du seuil en béton mesureront 84 mètres linéaires en rive droite et 1060 mètres linéaires en rive gauche.
Les responsables de l’entreprise chinoise en charge des travaux ont expliqué au ministre Baba Berthé que les travaux physiques en cours comme l’exécution de la fondation de la passe à poissons, l’exécution de la bêche aval de la fondation du barrage, le battage des palplanches, l’aménagement des voies d’accès pour le transport du béton, l’approvisionnement du chantier en agrégats (concassage, criblage, transport et stockage de gravier).
Le ministre de l’Agriculture a jugé satisfaisante la reprise des travaux et a rencontré les futurs exploitants sur le chantier. Ces paysans ont réitéré leur soutien et leur espoir dans le chantier. Celui-ci prévoit d’aménager 5 670 hectares du casier de Djenné. Ce périmètre sera réalisé par l’entreprise EGK pour un montant de 3,450 milliards Fcfa financé par la BID à hauteur de 80% et le gouvernement pour 20% pour un délai d’exécution de 24 mois.
Baba Berthé a demandé aux entreprises de respecter les délais d’exécution afin de livrer à temps le barrage seuil et le périmètre dans l’intérêt des bénéficiaires.