Le 17 octobre, vers 18h00, heure locale, alors que le caporal Abdelatif Rafik se trouvait avec deux de ses camarades dans l’atelier et qu’il procédait à des actes de maintenance sur un camion logistique, un pneu a explosé accidentellement. Le caporal Rafik a été projeté violemment au sol. Il a été immédiatement pris en charge par les médecins de l’antenne médico-chirurgicale militaire. En dépit des soins d’urgence prodigués, il est décédé à 18 h 50. Ses deux camarades ont été placés sous surveillance médicale. «Profonde tristesse d’apprendre hier la mort en opération extérieure du caporal Abdelatif RAFIK du 14ème Régiment d’Infanterie et de Soutien Logistique Parachutiste au Mali. J’assure à sa famille et ses proches mon indéfectible soutien et leur témoigne la fraternité de l’armée de Terre», a déclaré le général Bosser, chef d’état-major de l’armée de Terre.
333ème numéro dans la ville des 333 Saints !
Le hasard n’existe pas, disent certains. C’est étant dans la ville des 333 Saints, que nous nous sommes rendu compte que Le Reporter N°333 doit sortir ce mardi 23 octobre. Le hasard fait que nous écrivons certains textes de ce numéro exceptionnel à Tombouctou. C’est la preuve que Tombouctou est mystérieuse et très mystérieuse. Mais aujourd’hui, Tombouctou souffre, la ville n’a pas un kilomètre de route bitumée. L’insécurité, les braquages et même le jihadisme ternissent son image d’antan. Houka-Houka, un grand terroriste et jihadiste, continue de faire respecter la loi islamique à Goundam. Tombouctou, c’est aujourd’hui des règlements de comptes entre groupes armés, simples hommes en armes et même des hommes politiques. Alors que la ville et ses cercles m’ont bénéficié que d’une seule infrastructure du régime actuel. «Ici tu fermes la bouche ou on te bute», disent les jeunes. 333 Saints, 333ème numéro de votre journal, que Dieu bénisse Le Reporter.
Les 12 victimes de Telly
C’est après la visite du PM qu’il y a eu l’assassinat d’une douzaine de personnes dans le village de Telly, dans le cercle de Tenenkou. C’est aux environs de 10 heures, le dimanche 13 octobre, que le village de Telly a été attaqué par des terroristes génocidaires dozos. Le bilan fait état de 12 personnes tuées et plusieurs autres portées disparues. Les chasseurs sont appuyés par des hommes armés non identifiés, d’après des témoins. Le chef de village est très en colère, nous a-t-on fait savoir. «Les militaires ont quitté le village dès le départ du Premier ministre, on croyait qu’ils allaient rester à nos côtés», se plaignent les villageois. La liste des victimes suite à l’attaque ignoble de chasseurs terroristes dozos à Telly : Diawbè, Hama Boubou Diall, Mody Diall, Boubou Dia, Sidy Coulibaly, Layya Coulibaly, Ali Oumarou Dia, Abberè Oumar Ali Dia, Afourou Dia. Les autres n’ont pas encore été identifiés.
Des inutilités
Le gouvernement malien s’accommode beaucoup des conseils de certaines «références» ou hommes politiques, qui ont atteint leurs limites, et qui ont une vision et une pratique non conforme aux mutations politiques mondiales et aux aspirations des nouvelles générations. Il est important de savoir qu’en se basant sur ces approches et ne faisant pas attention, le gouvernement et la communauté internationale risqueront d’être canalisés dans des tunnels de deux classes sociales intimement liées et confondues dans le système des régimes maliens successifs qui, eux-mêmes, ont fait preuve de leur incapacité à trouver des solutions justes à la question depuis 53 ans. Ces classes sociales sont les anciens dignitaires des tribus, des empereurs, des propriétaires ou gestionnaires titulaires des ONG nationales ou internationales. C’est uniquement de l’argent perdu et très souvent, ce sont des gens payés pour des inutilités et qui ne servent à rien l’Etat malien.
Les vérités connues
Il y a beaucoup de vérités qui sont connues dans la crise malienne, mais elles sont ignorées par ceux qui sont venus pour diviser ce pays. Ils ne pourront jamais diviser le Mali. Tous les Maliens savent qu’il n’y a aucune différence entre les jihadistes et les autres groupes armés ; les Maliens savent que la Minusma joue pour certains groupes armés ; les Maliens savent que 12000 casques bleus ne se battent pas pour le Mali, mais pour leur propre sécurité. «En 2012, les djihadistes progressaient au Mali. J’ai dit à Fabius : ‘Vous allez affronter les mêmes que vous avez armés en Libye’ Il a ri : ‘C’est la vie !’ Non, la politique ce n’est pas : ‘c’est la vie’!”, dit Sergueï Lavrov, le patron de la diplomatie russe. Fabius, Sarkozy, Blaise et leurs soutiens sont où actuellement ? Qui touche au Mali verra d’une manière ou d’une autre.
Mopti se meurt
L’insécurité a occasionné la perte de plusieurs boulots dans le secteur informel. Certaines décisions de sécurisation de la région comme l’interdiction de circuler à moto et à bord des pick-up font que plusieurs activités génératrices de revenus sont arrêtées. Les populations de Mopti se disent abandonnées par les autorités. L’une des décisions du gouverneur de Mopti est le fait qu’à partir de 18 heures, les véhicules et autres engins en provenance des autres localités doivent passer la nuit au Carrefour de Djenné et cela sans sécurité. Les populations de Mopti demandent la suppression de cette décision. Plusieurs actions de sécurisation, de retour à la paix, de bonne gouvernance, sont en cours dans la région de Mopti. Ces actions sont en cours d’exécution. C’est pour cela que le Premier ministre est fréquent dans cette région. En 5 visites dans la région, les populations affirment que le Premier ministre n’a jamais pris en compte leurs préoccupations. D’où la grande colère des populations de la Venise malienne.
Tonka abandonné
Aucun représentant de l’Etat n’est dans cette commune de plus de 16 000 âmes, elle se situe dans le cercle de Goundam. Cette année, la crue a dévasté les champs de céréales et des tubercules. Oui, Tonka est la capitale de la patate douce jaune. Avec la montée des eaux, plusieurs cultivateurs ont presque tout perdu. Tonka manque d’eau potable, d’électricité, de sécurité : on y dénombre de multiples cas de viols de la part d’hommes armés non identifiés. Personne ne peut aller au-delà de 5 km ou aller à une foire hebdomadaire. Les jeunes piroguiers sont toujours victimes de braquages de la part des groupes armés sur le fleuve Niger. Les Fama sont à Tonka en effectif très réduit, elles sont alors très peu efficaces.
700 maisons écroulées
Le 18 août 2018 restera dans les annales du cercle de Diré, à cause de l’inondation dont a été victime le cercle et ses différentes communes. Plus de 700 maisons se sont écroulées en deux semaines de pluies et d’inondation. Pendant toute cette tragédie, aucune autorité n’a fait le déplacement. Le gouverneur de la région de Tombouctou s’est limité à envoyer un représentant. Il a fallu une solidarité agissante des ressortissants et des bonnes volontés afin de venir en aide aux populations sinistrées de Diré.
La rencontre de Soumpi
Face à l’insécurité grandissante doublée du banditisme, les populations du cercle de Niafunké se sont réunies le samedi 20 octobre à Soumpi. Le but était de trouver une solution à l’insécurité et le banditisme sur les routes, combattre les coupeurs de route et autres délinquants qui évoluent dans leur cercle. Parce qu’à Niafunké, les Fama de la zone ne s’occupent que de la sécurité de Satom, les populations se débrouillent alors que les travaux de construction de la route sont arrêtés. L’école ne fonctionne que dans la ville de Niafunké, alors que le manque d’électricité et d’eau potable devient une réalité.
Jouons avec le feu
Pour certaines populations des régions du nord, le gouvernement est en train de jouer avec le feu. Certains disent que le gouvernement a fermé les yeux en excluant la grande majorité des Maliens pour aller discuter de l’accord pour la paix d’Alger. Le gouvernement a commis une grosse bêtise en mettant le ministre des Affaires étrangères comme chef de file de la médiation. Comme pour dire c’est pour aller négocier avec un autre pays. Malheureusement, les Maliens ont rejeté l’accord partout. Trois ans après, aucun volet n’est appliqué. Et le même gouvernement continue de jouer avec le feu. En qualifiant des groupes armés de «gentils» : Hcua, Mnla, Maa-c*Cma, Maa-plateforme, Msa Daoussahak, Msa Chamanamass, Cja Nasser, Cja Hamma, Gatia, Gandakoye, Ganda izo, MPSA, MPA de Jimmy, FPA, Dozo dogons. Selon Abdoulaye Haïdara, un notable de Gounda, «Tous ces groupes armés font allégeance au terroriste et criminel Iyad, le gouvernement est au courant mais ne fait rien. Ils ne peuvent rien faire contre le Mali». «Je veux comprendre comment 17 groupes armés, chacun se glorifiant de sa force militaire, peuvent ne pas écraser un seul groupe éparpillé sur 3 pays et traqué par trois armées nationales + tous les services secrets occidentaux. Moi qui suis de la zone et dans la zone, je pense que Barkhane que j’ai vu se balader et balader ses petits drones au-dessus de nos campements, peut désarmer tout le monde en moins de deux semaines», déclare Cheikh Ould Albina.
Rions beaucoup
Hier soir à la mosquée, il y avait une collecte d’aumône. Pour ces aumônes «fiisabiilillah», un fidèle sort une pièce de 100FCFA et au moment de la déposer dans la caisse, son voisin lui remet un billet neuf de 10.000FCFA. Sans se poser de question, il met les 10.100F dans la caisse. Néanmoins, à la sortie, il prend la peine de demander à son voisin pourquoi il a fait une si grande aumône. Le voisin lui réplique : «Ce billet est tombé de votre poche quand vous avez retiré les 100F». Jusqu’à présent, on n’arrive pas à les séparer, la bagarre continue ! Le rire augmente notre espérance de vie.
Des élus à vie
Paul Biya, âgé de 85 ans âge, pulvérise le record du plus vieux président du monde avec 36 ans de règne. Le Cameroun a aussi le plus vieux sénateur du monde avec Chief Muketé âgé de 100 ans. Le plus ancien député du monde est Camerounais, en la personne de Cavaye Yeguié Djibril, élu pour la première fois en 1958 ; le plus vieux patron de la police nationale du monde est Camerounais Martin Mbarga Nguele, âgé de nos jours de 85 ans. Tout comme le doyen des chefs des missions diplomatiques du monde est Camerounais : il s’agit de Koué Ntonga, actuel ambassadeur du Cameroun au Sénégal, dont l’âge est de 85 ans. Le plus ancien membre du gouvernement de la planète est du Cameroun, et a pour nom Amadou Ali, actuel vice-Premier ministre, chargé des Relations avec l’Assemblée. Voilà 38 ans qu’il est ministre. Et pour clôturer sous une note humoristique, on dira que le Cameroun détient le record du plus vieux marqueur de but de l’histoire de la Coupe du monde, en la personne du très populaire Roger Milla, qui avait officiellement 42 ans en 1990 lors du Mondial italien. Voilà donc cette culture patriarcale dans l’exercice du pouvoir qui s’impose ainsi au Cameroun à travers le système Biya.