Le Président et 1er questeur de la Commission Électorale Nationale Indépendante ont été retirés, le lundi 22 octobre 2018, de la structure pour “malversations”. L’information a été confirmée par le 2è vice-président de la CENI, Me Moctar Mariko. En réalité, la CENI laisse apparaitre un honteux conflit d’intérêts entre ses membres. Or cette structure chargée de la supervision des élections a brillé par son silence lors des consultations électorales. Aujourd’hui, les membres de la CENI se livrent à un règlement de comptes qui n’a d’autre motivation que le partage du butin.
Honteuse scène au siège de la CENI :
Au moins quatre personnes ont été légèrement blessées, mardi 23 octobre 2018, lors d’une bousculade au siège de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), au lendemain de la destitution contestée du président de cette institution chargée de veiller au bon déroulement des élections. « Le Président destitué de la Céni voulait tenir une conférence de presse et nous voulions participer à cette conférence. Il y a eu refus, il y a eu cohue, et il y a eu des blessés, dont moi », a déclaré Issiaka Sanogo, membre de la Céni, qui a été touché par des éclats de verre. Les autres blessés sont des membres du service d’ordre. Lundi soir, une réunion plénière de la Céni avait décidé le « retrait des responsabilités de Président à M. Amadou Bâ et de premier questeur à M. Beffon Cissé » pour « violation du principe de bonne conduite de la Céni ». Dans un communiqué, signé par le 2è vice-président, Moktar Mariko, l’institution faisait état d’un rapport pointant des « manquements, errements, ainsi que des indisciplines » dans l’exécution du budget de l’année en cours, marquée par l’élection présidentielle fin juillet et début d’août. « Nous reprochons aux deux une indiscipline budgétaire. Il n’est pas normal que l’argent destiné à payer le salaire des travailleurs puisse servir à autre chose », a déclaré, M. Mariko, chef de file des frondeurs, en ajoutant qu’à ses yeux, la Céni « en l’état actuel ne marche plus ». Réfutant ces critiques, Beffon Cissé a affirmé que lui et le président restaient à leurs postes parce que la décision prise par « les frondeurs est illégale ». « Notre règlement intérieur stipule que pour convoquer une réunion extraordinaire, il faut les 2/3 des 15 membres du bureau de la Céni. Or, les deux-tiers n’étaient pas présents », a expliqué M. Beffon. « Nous avions de l’argent et il fallait acheter des véhicules, ce que nous avons fait. Le ministère des Finances devait rembourser cette somme pour nous permettre de régulariser les choses. Ça n’a pas été fait. Voilà », a ajouté M. Beffon.