La bonbonne de 3500 Fcf est aujourd’hui cédée par les revendeurs à 5000 voire 6000 Fcf. Les consommateurs n’en peuvent plus
Le gaz butane est très prisé par nos concitoyens. Plusieurs milliers de familles possèdent au moins une bouteille de 6 Kg. Depuis quelques semaines, l’augmentation substantielle du prix de la bonbonne de gaz assaille les foyers de Bamako. Pour une bouteille de 6 Kg, l’acheteur doit débourser 5000 Fcfa et même 6000 Fcfa dans certains points de vente. En temps normal, ce prix est de 3500 Fcfa. Cette fluctuation du prix de vente montre que le marché du gaz est moins réglementé dans notre pays dont les autorités sont appelées à relever plusieurs défis, notamment le bien-être de la population.
Selon nos informations, cette hausse du prix est occasionnée par la grève des importateurs de gaz qui a débuté depuis le 5 octobre dernier. Une grève dont les effets sont amèrement ressentis aujourd’hui par les consommateurs. Le prix a littéralement flambé chez les revendeurs rendant le produit inaccessible à certaines couches de la population. Il faut reconnaitre que cette hausse est mal perçue par la population. Certains Bamakois craignent même de ne plus voir le prix du gaz butane revenir à la normale.
Le gaz fait partie des produits de première nécessité que l’Etat subventionne depuis des années. Cet appui financier aide les importateurs à mettre à la disposition des consommateurs le gaz à un prix abordable. La grève des importateurs de gaz occasionnant la flambée du prix du produit découle du retard de paiement de la subvention de l’Etat.. Hier, nous avons rencontré le président de l’Association des distributeurs de gaz, Mody Sy. Selon ses explications, les producteurs attendent le paiement d’un reliquat de subvention d’environ 3,5 milliards de Fcfa par le gouvernement.
Une réunion s’est tenue la semaine dernière autour des autorités responsables du dossier. A l’issue des échanges, la promesse du dénouement heureux du contentieux aurait été acquise. Nous avons tenté de vérifier cette information au niveau de l’Office national des produits pétroliers, mais en vain. En attendant une solution viable, les ménagères ne décolèrent pas. L’épouse Kadiatou Koné que nous avons approchée était très remontée à cause de la flambée du prix du gaz. « Le prix du gaz a presque doublé au niveau de certains points de vente.
Le gouvernement doit tout faire pour nous soulager car nous souffrons déjà de la cherté de la vie », exprime-t-elle. Le restaurateur Siaka Sangaré utilise le gaz quotidiennement pour faire prospérer son petit commerce de vente de café. Il juge que le prix du gaz est très cher aujourd’hui, et il n’est pas accessible à tous. « Tous les foyers de la capitale espèrent qu’une solution sera vite trouvée entre l’Etat et les importateurs pour que le gaz revienne à son prix normal », dit notre interlocuteur.