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AG extraordinaire des Magistrats: les raisons d’un report
Publié le dimanche 28 octobre 2018  |  Info Matin
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse du syndicat des magistrats du SAM-SYLIMA
Bamako, le 10 octobre 2018 le syndicat des magistrats du SAM-SYLIMA a tenu une Conference de presse sur leur réquisition par le gouvernement
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Prévue, pour hier jeudi, à la Cour d’Appel de Bamako, la réunion conjointe extraordinaire des bureaux du Syndicat autonome de la magistrature (SAM) et Syndicat libre de la magistrature (SYLIMA), a été reportée au jeudi 1er novembre, avec possibilité de convoquer une Assemblée générale extraordinaire en fonction de l’évolution de la situation.

Du communiqué, rendu public, signé des porte-paroles des 2 syndicats, Mahamoudou KASSOGUE et Abdourahamane Mohamed MAIGA, il ressort que ce report est motivé par les démarches qui sont en cours, et pour permettre l’aboutissement de certains points de revendication.
Cette décision de report résulte d’une réunion conjointe des 2 syndicats après examens des points inscrits à l’ordre du jour, le tour de table, ainsi que l’examen objectif de la situation de la grève, et avec responsabilité.
Aussi, indiquent les responsables des syndicats, les négociations continuent, et le mot d’ordre de grève illimitée est maintenu.
Par ailleurs, soutiennent-ils, les syndicats continuent, en toute responsabilité, à mettre tout en œuvre pour l’atteinte des objectifs.
Pour rappel, les motifs de la grève illimitée des magistrats, entamée depuis 3 août 2018, sont consécutifs à la non-satisfaction de leurs doléances: la sécurisation des juridictions et des personnels judiciaires, et l’adoption du Statut particulier et la revalorisation de la grille salariale.
Selon les responsables syndicaux, au moment où les ravisseurs enlevaient le Président du Tribunal de Niono, Soungalo KONE, il y avait trois gardes qui assuraient sa sécurité et celle du Tribunal.
Et depuis, les syndicats des magistrats ont demandé le renforcement de la sécurisation des magistrats et de leurs juridictions. Le Gouvernement s’était engagé à y apporter une réponse au plus tard le 30 juin 2018.
Sur le deuxième point, ils estiment que le magistrat malien est le moins bien payé de la sous-région. En guise d’exemple, rappellent-ils, « un magistrat malien de classe exceptionnelle après 30 ans de bons et loyaux services ne perçoit que 200 000 FCFA comme pension de retraite».
Face aux conséquences néfastes qu’engendrent la grève illimitée, le Gouvernement a pris un décret de réquisition.
En réaction, les magistrats grévistes ont tenu une Assemblée générale pour dénoncer «le caractère illégal et honteux de cette réquisition». Parce que, estiment-ils, un pouvoir ne peut pas requérir un pouvoir.
«Nous sommes dans un Etat de droit, dans une démocratie. On ne peut pas rabaisser notre démocratie aujourd’hui jusqu’à ce que le pouvoir exécutif se permette de réquisitionner le pouvoir judiciaire. Un pouvoir judiciaire réquisitionné ne peut pas travailler», a martelé un magistrat.
Récemment dans «un souci d’écoute, de décrispation et d’apaisement du climat social », le Gouvernement a décidé du paiement des salaires du mois de septembre des magistrats grévistes qui étaient retenus.
Mieux, dans la foulée, le Garde des sceaux a rencontré les responsables syndicaux à qui il a fait comprendre que le Président de la République, Président du Conseil supérieur de la magistrature, s’est engagé à améliorer les conditions de vie et de travail des magistrats ; et que ce dernier a invité les Syndicats à lui faire confiance.
Lors de cette rencontre, le ministre de la Justice a proposé de lever sans condition le mot d’ordre de grève sur la base de cet engagement présidentiel. Enfin, il a insisté sur le fait que l’Exécutif tient aujourd’hui à ce que l’on sorte, dans les meilleurs délais, de cette crise ; que c’est pour cela qu’il invitait les Syndicats à faire une déclaration unilatérale pour lever le mot d’ordre de grève.
En réponse, les syndicats ont exprimé au Garde des sceaux leur gratitude pour l’initiative de cette rencontre. Ils lui ont fait comprendre que, comme le Gouvernement, la magistrature tient à une sortie de crise et à l’apaisement du climat social.
Toutefois, notent-ils, cela doit intervenir dans des conditions durables et surtout honorables pour les deux parties.
Les responsables syndicaux ont fait savoir qu’ils acceptaient la main tendue du Président de la République, mais voudraient au préalable un certain nombre de mesures d’accompagnement: le Premier ministre reporte son Décret de réquisition qui, pour eux, porte atteinte à l’indépendance du pouvoir judiciaire ; le Gouvernement adopte le tableau synoptique à lui proposé par les syndicats suivant les modalités dégagées par le même document relativement à la question sécuritaire ; le Gouvernement s’engage à adopter la nouvelle grille avec comme plancher 700 et comme plafond 2500 avant fin février 2019.
En réaction à ces contre-propositions, le ministre de la Justice a estimé que les syndicats ne doivent pas assortir leur acceptation de l’engagement présidentiel de ces conditionnalités.
Tout en exprimant sa disponibilité au dialogue, la délégation syndicale a pris congé du Garde des sceaux sur cette position et de rendre compte aux deux bureaux qui ont décidé, compte tenu de la délicatesse de la question, d’en saisir l’Assemblée générale qui vient d’être reportée au jeudi prochain.

Par Sékou CAMARA

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