À l’issue d’une plénière extraordinaire des commissaires de la Commission nationale électorale indépendante (CENI), tenue ce jeudi 25 octobre 2018, à son siège à l’ACI 2000, un nouveau bureau a été mis en place. Dans sa nouvelle configuration, la CENI est dirigée par Me Issiaka SANOGO, membre du barreau malien avec Evariste Fousseiny CAMARA comme premier questeur. Ce nouveau bureau a été présenté, hier après-midi, aux hommes de médias au cours d’une conférence de presse à la Maison de la presse.
Cette conférence était animée par le nouveau président de la CENI, Me Issiaka SANOGO, qui avait à ses côtés, Me Moctar MARIKO, 2e vice-président ; Mamadou MAÏGA, 6e vice-président ; le nouveau questeur Evariste Fousseiny CAMARA ; Mme Diané Mariam KONE, rapporteur ; Alhousséni ABBA, 4e vice-président ; Me Moriba DIALLO, deuxième questeur.
Dans déclaration liminaire, Me Issiaka SANOGO a fait savoir que cette action, à savoir les changements en cours, est portée par 8 commissaires sur les 15 que compte la CENI. Selon lui, ces 8 commissaires ont été poussés par la responsabilité, le devoir de service de la patrie, au regard des réalités du moment de notre pays.
Le conférencier a rappelé que cette institution traverse une crise aigüe de gouvernance et de transparence qui avait abouti à une tentative de médiation du Conseil National des organisations de la société civile du Mali. Selon lui, tout est parti d’une lettre confidentielle du ministre de l’Économie et des finances qui annonçait la fin des décaissements en faveur de la CENI. Cette nouvelle a fait l’effet d’une bombe quand on sait qu’on était à 6 mois d’arriérés pour les indemnités au niveau des démembrements intérieurs et extérieurs de la CENI. À cela s’ajoutent les arriérés des indemnités des commissaires, ainsi que le non-paiement à ce jour des 661 délégués de Niafunké et de Ténenkou et d’une partie de ceux de Kidal. Soit un gap de 683 640 000 francs CFA pour lesquels aucun autre commissaire ne semble avoir d’explication à l’exception de M. BAH et de son questeur Béfon CISSE. Ce gap se présente comme suit : 501 840 000 F CFA pour les C.E.C ; 127 800 000 F CFA pour les C.E. Cercles, 54 000 000 pour les C.E.R.
Idem pour le fonctionnement des démembrements avec un gap de 64 260 000 F CFA.
Après vérification, la majorité écrasante des commissaires ont dénoncé la violation du Règlement Intérieur de la CENI, son manuel de procédures, le non-respect des décisions de la plénière, la gestion clanique de la CENI et l’affairisme du Président Amadou BAH et de son 1er Questeur M. Béfon CISSE.
Face à ce constat, la CENI, en sa plénière du 3 octobre 2018 à laquelle ont participé 14 membres sur les 15, à l’exception du président, qui était en déplacement, a constaté des manquements et errements dans l’exécution du budget 2018 de la CENI.
Elle a alors souverainement décidé et conformément à son règlement intérieur de la mise en place d’une commission Ad-hoc à l’effet de caractériser le manquement et les indisciplines budgétaires constatés par la plénière. Le conférencier précise que le tout s’est déroulé en présence du 1er questeur, Béfon CISSE sous la présidence du 1er vice-président, M. Dazié SOGOBA.
Ainsi, après analyse des faits constatés par la plénière, une audition des intéressés et au regard du règlement intérieur et du manuel de procédures de la CENI, ladite commission a caractérisé les griefs comme constitutifs de violation des principes de bonne conduite de la CENI tel que prévu par le règlement intérieur. De l’avis du conférencier, ces incongruités juraient avec les textes de la CENI.
En conséquence, et eu égard à l’extrême gravité des fautes, la plénière extraordinaire du 22 octobre 2018, après analyse du rapport de la commission Ad hoc, a décidé de retirer à Amadou BA les responsabilités de président de la CENI et à Béfon CISSE, les responsabilités de Premier questeur à l’unanimité des 8 commissaires présents.
L’Assemblée élective régulièrement convoquée les a remplacé par des commissaires non moins méritants ; à savoir Me Issiaka SANOGO comme Président et Evariste Fousseiny CAMARA comme 1er Questeur.
Par Abdoulaye OUATTARA